Michaela Rihova/AP/SIPA
Opposée à l’extension de la PMA, a estimé jeudi que "l’absence de genre dans le mot parent favorise l’éclosion d’écoles coraniques", c’est ce qu’a écrit la députée LREM Agnès Thill pour afficher son objection à l’extension de la PMA.
Dans une lettre aux députés du groupe majoritaire LREM, relayée par Le Parisien, Agnès Thill (députée de l’Oise), a estimé que le rapport de la mission de l’Assemblée nationale sur la bioéthique, publié mardi 15 janvier, a franchi une "ligne rouge" dans certaines de ses recommandations. Elle cible notamment l’ouverture à toutes les femmes de la Procréation Médicalement Assistée (PMA) ainsi que l’acceptation dans la future révision de la loi du terme "parent d’intention". Ce terme qui indique que le parent n’a pas de lien biologique avec l’enfant permettra selon elle "la multiplication des parents" et la perte du "sens" du mot "parent". "Je ne veux pas que mon nom soit associé à l’éviction des pères dans la société", a-t-elle également écrit.
Agnès Thill a également jugé que politiquement cette absence de genre dans le mot parent favorise "l’éclosion d’écoles coraniques et le départ de nos élèves vers celles-ci". Selon la députée, "nos amis musulmans qui sont opposés à cet éloignement progressif des concepts de père-mère, homme-femme […] ne vont point dans la rue, ni dans les urnes, pour exprimer leur conception". Elle a expliqué qu’ils vivent en créant "un monde parallèle dans la République, où les choses sont comme ils veulent". "Chez nos amis musulmans, il n’y a pas de parent 1 et de parent 2", a–t-elle martelé. Enfin, elle cite différents "experts", mêlant "juristes", "scientifiques", associations" mais aussi "francs-maçons".
Certains de ses collègues de la majorité réclament l’exclusion de l’élue de l’Oise, qui s’est déjà illustrée par des propos polémiques dans le passé. "Marre qu’une députée LaREM puisse prononcer des propos homophobes et islamophobes aussi librement... Le courrier reçu par mes collègues et moi-même est un tapis de sottises qui stigmatise inutilement deux minorités", s’est offusquée la députée Laurence Vanceunebrock-Mialon sur Twitter. "Aucun des mots d’Agnès Thill ne peut être cautionné", a martelé, lui aussi, le député En Marche Laurent Saint-Martin. Interrogé par Libération, Marie Lebec, porte-parole du groupe LREM, a de son côté dénoncé une lettre "caricaturale, comme Agnès Thill peut l’être".
Aucun propos homophobes ni islamophobes dans ma contribution.
— Agnès Thill (@ThillAgnes) January 17, 2019
Aucun des mots d'Agnès Thill ne peut être cautionné. La défense d'arguments de fond qui doivent être entendus ne peut prendre la forme d'invectives sur un sujet si sensible. La bienveillance fait partie des valeurs du groupe parlementaire #LaREM et Agnès Thill la trahit. https://t.co/2zN6Pe9dyj
— Laurent Saint-Martin (@LauStmartin) 17 janvier 2019