Un groupe de sénateurs français a déposé mardi une lettre à l’ambassade d’Iran en France, réclamant la libération immédiate de trois Français retenus par Téhéran, qualifiés de "otages d’État" par le gouvernement français.
Le courrier, remis par le sénateur socialiste Rachid Temal, a été déposé dans la boîte aux lettres de l’ambassade. Il est signé par 79 sénateurs et adresse la situation de Cécile Kohler, Jacques Paris et un troisième Français nommé Olivier, dont le nom complet n’est pas divulgué. Les sénateurs les considèrent comme "injustement détenus en Iran".
À la veille de la journée internationale de lutte contre la torture, les sénateurs exigent que "leurs conditions de détention respectent les textes internationaux dont la République islamique d’Iran est signataire, à savoir la Déclaration universelle des droits de l’Homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que la Convention de Vienne sur les relations consulaires". Ils dénoncent le manque de "procès équitable", le non-respect des droits de la défense, l’absence de visites consulaires régulières et des conditions de détention indignes, toutes en contradiction avec ces accords.
Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en mai 2022 et accusés d’espionnage, sont au cœur de cette demande. Les sénateurs appellent l’ambassadeur iranien à intervenir pour les transférer immédiatement de la section 209, où ils sont incarcérés, vers le quartier des prisonniers politiques, où les conditions sont moins sévères. "Les informations qui nous parviennent sont alarmantes quant à l’état de santé physique et psychologique de Cécile Kohler et de Jacques Paris, qui vient de fêter ses 71 ans en détention", écrivent-ils.
Ils expliquent que, dans la section 209 de la prison d’Evin à Téhéran, les cellules n’ont pas de fenêtres et sont constamment éclairées. Les détenus ne bénéficient que de trois sorties de trente minutes par semaine, souvent annulées. Ils dorment à même le sol, sans matelas, sur une simple couverture de fortune. Les codétenus sont fréquemment changés dès que des liens se forment, et les prisonniers ne peuvent pas garder les livres, lettres et photos envoyés par leur famille. Cécile Kohler n’a reçu que trois visites consulaires. Enfin, les familles de Kohler et Paris n’ont eu aucune nouvelle d’eux depuis le 13 avril, soit plus de deux mois.