Selon Françoise Parly, la ministre des Armées, les armées françaises et leur ministère de tutelle sont la cible d’une centaine de cyberattaques par an. Pour remédier, elle a dévoilé la doctrine française de "lutte informatique offensive" (LIO).
En présentant vendredi matin, la "stratégie de cyberdéfense militaire" à Balard, la ministre des armées Florence Parly a expliqué qu’en 2017, ce sont 700 incidents de sécurité, dont une centaine d’attaques, qui ont ciblé les réseaux du ministère. "En 2018, ce même nombre a été atteint dès septembre", a-t-elle indiqué. "Ce sont donc plus de deux incidents de sécurité par jour qui ont touché tout autant notre ministère, nos opérations, nos expertises techniques et même un hôpital d’instruction des Armées", a-t-elle détaillé. Ces attaques ont été menées soit par des groupes malveillants soit par des hackers isolés. La ministre a par ailleurs dénoncé que "certaines, nous le savons, viennent d’Etats pour le moins indiscrets, pour le moins décomplexés".
Selon Florence Parly, les serveurs du ministère français des Armées ont notamment été la cible d’une cyberattaque entre fin 2017 et avril 2018. "Un attaquant cherchait à accéder directement au contenu de boîtes mail de 19 cadres du ministère, dont celles de quelques personnalités sensibles", a-t-elle révélé. "Sans notre vigilance, c’est toute notre chaîne d’alimentation en carburant de la Marine nationale qui aurait été exposée", a-t-elle souligné.
Face aux attaques, "nous nous réservons le droit de riposter", a assuré la ministre. Elle a ainsi révélé que les armées françaises sont officiellement dotées d’une doctrine de "lutte informatique offensive" qui donne le cadre d’emploi précis à conduire des cyberattaques. En présentant un document stratégique sur le cyber - défensif et offensif - Florence Parly contribue à légitimer cette nouvelle forme de guerre. "La guerre cyber a commencé et la France doit être prête à y combattre", a-t-elle insisté.