L’ambassadeur de France Sylvain Itté est rentré cette semaine de Niamey (Niger). Il a raconté les semaines passées dans son ambassade, jeudi 28 septembre.
Deux mois après le coup d’Etat au Niger, l’ambassadeur de France Sylvain Itté est rentré de Niamey.
Au micro de TF1 jeudi 28 septembre, il a raconté ce qu’il a vécu pendant les semaines passés reclus dans son ambassade. Il a confié être fatigué après deux mois d’extrême tension, mais "toujours prêt à continuer (s)a mission".
Selon ses dires, il a vécu des conditions difficiles avec des réserves de nourriture ou de gazole pour le groupe électrogène qui s’épuisaient. "Les entreprises nigériennes qui les livraient ont été dissuadées, voire menacées par la junte militaire", a-t-il expliqué.
Sylvain Itté a indiqué qu’après ce coup d’Etat au Niger, il a fallu sortir les poubelles sans que "nos amis de la junte s’en aperçoivent". Il s’agissait d’essayer de faire rentrer de la nourriture, de l’eau, là aussi en faisant preuve d’un peu d’ingéniosité. "Très clairement, l’objectif était de me faire craquer, et donc de me faire sortir", a-t-il renchéri.
Lors de cette interview, le diplomate s’est exprimé sur le choc de l’attaque de son ambassade par des manifestants pro-putschistes fin juillet.
Il a relaté que ce jour-là, ils étaient collectivement en danger et passés "très très près du drame". D’après lui, l’attaque a duré plus de 2 heures, et il y avait plus de 6 000 personnes "qui étaient là pour en découdre, qui étaient là pour rentrer dans l’ambassade".
L’ambassadeur a également estimé que ce coup d’Etat est d’abord et avant tout une affaire nigéro-nigérienne, entre un président qui a décidé de lutter contre la corruption et un certain nombre de généraux qui ne souhaitaient pas que cette lutte aille jusqu’à son terme. "Nous ne sommes, en fait, dans cette affaire, que les victimes collatérales. Aujourd’hui, il n’y a que des perdants. C’est un énorme gâchis", a-t-il conclu.
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