Covid-19 : Agnès Buzyn dit avoir "prévenu" le gouvernement, mais "tout le monde s’en foutait"

"On m’a fait passer pour une idiote"

Agnès Buzyn avait été mise en examen pour sa gestion des premières semaines de l’épidémie. L’ancienne ministre de la Santé insiste avoir prévenu dès Emmanuel Macron et Édouard Philippe janvier 2020, mais qu’elle n’avait "pas l’impression d’être entendue", affirme Madame Buzyn dans une interview accordée au journal Le Monde.

"On m’a fait passer pour une idiote qui n’a rien vu, alors que c’est l’inverse. Non seulement, j’avais vu, mais prévenu. J’ai été, de très loin en Europe, la ministre la plus alerte. Mais tout le monde s’en foutait", appuie-t-elle, dans des propos relayés par d’autres médias nationaux comme TF1Info.

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"…j’avais un pressentiment"

Pour sa part, Le Monde a relevé plusieurs SMS envoyés à Emmanuel Macron et Édouard Philippe, le premier le 11 janvier 2020 quand l’épidémie est apparue en Chine, et ne s’illustrait alors "pas encore dans les médias" mais qui "peut monter", écrit Agnès Buzyn. En dépit de ces éléments, "je n’avais pas l’impression d’être entendue", martèle l’ancienne ministre qui "n’arrivai(t) pas à avoir de rendez-vous" avec le président de la République, jusqu’à un entretien au téléphone le 8 février. Une semaine plus tard, elle quitte son ministère pour remplacer, à contrecœur, Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris. "Je n’aurais jamais dû partir", estime-t-elle, assurant qu’"on (la) poussait au mauvais endroit au mauvais moment".

Jusqu’à son échec au second tour, Agnès Buzyn aurait continué à alerter le gouvernement. "Bien sûr, c’est facile de dire après ’j’avais tout vu’. Ce qui est certain, c’est que j’avais un pressentiment (…) J’ai fait le maximum de ce qu’il était possible de faire à cette période-là", appuie la professeure en médecine.

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