Hier soir, le président de la République a pris la parole pour évoquer l’épidémie de coronavirus qui touche notre pays.
A l’issue d’un nouveau Conseil de Défense, le président de la République Emmanuel Macron prend la parole.
Coronavirus : L’état d’urgence sanitaire rétabli à partir de samedi
Le chef de l’État s’exprime à l’issue d’un Conseil de défense sanitaire, consacré à ce que le premier ministre Jean Castex a qualifié de "deuxième vague".
Interrogé, le chef du gouvernement a indiqué qu’il ne pouvait "plus y avoir de relâchement".
"Nous sommes dans une situation préoccupante. Nous avons appris de la première vague. Nous sommes dans cette deuxième vague.
Ce virus frappe toutes les catégories d’âge."
"A ce moment, la moitié du nombre de Covid a moins de 65 ans, et la moitié en est sortie mais aura des lésions, une perte d’odorat.
Ce virus est grave pour tout le monde. En ce moment on a 20 000 cas en moyenne par jour. Nos services de réanimation sont dans une situation qui n’est pas soutenable.
Nous n’avons pas perdu le contrôle mais nos urgences sont dans une situation préoccupante.
Nous devons prendre des mesures plus strictes pour reprendre le contrôle."
"Notre objectif, c’est de freiner le virus et de passer de 20 000 cas par jour à 3 000.
Revenir à un niveau en réanimation de 10 à 15 %."
"Le couvre-feu est une mesure pertinente. Le ralentissement des contacts sociaux c’est ce qui nous a permis d’être efficace pour réduire la circulation du virus.
Nous allons instaurer un couvre-feu à la région Ile-de-France et à 8 métropoles : Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen et Toulouse entre 21h et 6h du matin. Il commencera dès samedi matin." Il est prévu pour une durée de 4 semaines.
Le gouvernement se donne six semaines pour analyser les effets du couvre-feu, puis le lever potentiellement en fonction des résultats.
"Il y aura des conséquences économiques pour les secteurs tels que les cinémas, bars et restaurants.
Le chômage partiel à plein va donc être réactivé pour tous ces secteurs (tourisme, restauration, évènementiel, culture, sport).
On va mettre en place des dispositifs supplémentaires car je ne veux pas que nos indépendants, TPE, PME, ferment à cause de ce confinement. On va améliorer l’accompagnement économique de ces secteurs dans les métropoles concernées."
"Dans ces communes, dès samedi, nous allons continuer à travailler, notre économie en a besoin, nos enfants en ont besoin. On doit continuer de pouvoir aller au travail, notre pays a besoin de ça. Et donc pour celles et ceux qui rentrent après 21 heures il y aura une autorisation.
Pour celles et ceux qui auront des urgences il y aura une autorisation. Il y a une stricte limitation aux bonnes raisons. On ira plus faire la fête, car c’est là où l’on sait que le virus circule plus."
"Il y aura des contrôles et des amendes. Une amende de 135 euros. En cas de récidive c’est 1 500 euros. On va mobiliser de manière proportionnée.
Comme au moment du confinement, chacun doit être conscient des risques et des enjeux. Si on ne veut pas devoir prendre des mesures plus dures, il faut le faire. Nous sommes tous les acteurs de cette bataille contre le virus."
"L’offre de transport en commun sera mobilisée. Il n’y aura pas de restriction des transports. Ensuite nous n’avons pas décidé de réduire les transports entre régions.
Nous n’empêchons pas les gens de partir en vacances mais on va leur demander de respecter des règles de citoyenneté.
Nous allons demander à tous de respecter les règles. Vous pouvez partir en vacances mais si vous allez en famille, avec les grands-parents, il est impératif de respecter les règles d’usages (masques, gestes barrière). Se confiner, avoir des gestes d’affection sans précautions n’est pas adapté pour la période dans laquelle nous vivons."
"Dans le reste du pays, nous devons nous remobiliser collectivement. Ces règles se sont des gestes simples : garder des distances, se laver régulièrement les mains, porter au maximum un masque. Même dans les réunions privées. C’est un réflexe que l’on doit prendre si on veut réduire le risque pour soi et les autres. Aérer régulièrement.
Règle des 6 : au restaurant, pas plus de 6 à table, au maximum pour notre vie personnelle on doit faire cela. On essaie quand on invite des amis, de ne pas être plus de 6 à table. C’est une règle de bon sens dont je voudrais que chaque citoyen s’approprie.
Je voudrais pendant quelques mois, qu’on se voit moins nombreux en même temps et avoir cette règle de se protéger les uns des autres."
Le télétravail peut être l’une des réponses à la crise. L’exécutif va donc « inciter les gens » à y recourir "deux, trois jours par semaine", dans les "emplois où c’est pertinent", afin de limiter les contacts physiques.
"Travailler en entreprise, dans un service public, une collectivité, une association… Le télétravail c’est un outil quand on l’utilise intelligemment. Mais là parfois on ré-isole les gens.
On a besoin d’échanger avec des collègues, d’avoir de la présence au travail. On a besoin d’avoir des services publics ouverts, des professeurs en classes. Mais là où c’est possible.
Faut aussi que cela soit négocié. Il ne faut pas oublier qu’on vit ensemble. On doit pouvoir réduire nos contacts inutiles mais qu’on continue à avoir une vie sociale."
"On est aujourd’hui l’un des pays qui teste le plus en Europe. On fait entre 1,2 et 1,4 millions. Les difficultés qu’on a eu c’est qu’il y a eu beaucoup de demandes, plus qu’on ne le pensait.
J’assume totalement qu’on ait rendu le test gratuit et c’est une force.
On a eu des délais en effet trop longs parce qu’on avait pas l’organisation qui permettait de le faire. On avait pas de grosse centrale de test et donc un système pas habitué à avoir une telle pression."
Comment répondre à cela ? "On va changer les choses. On va faire un couvre-feu et on se remobilise dans le pays pour gagner cette bataille. Après on va vers une stratégie : tester, alerter, protéger. Si on ne veut pas faire des blocages, il faut beaucoup mieux suivre ce virus et faire baisser le nombre de contaminations jour."
"Nous en avons jusqu’à l’été 2021 au moins avec ce virus (...) et il faut qu’on arrive à beaucoup mieux suivre ce virus", soutient-il.
- Tester : "On a une innovation qui est arrivée : les tests antigéniques : En 15 à 30 minutes on a le résultat. On pourra le faire dans différents points comme les pharmacies. On va même aller vers des auto-tests avec la salive."
"On va rentrer dans une stratégie où on va pouvoir réduire les délais."
- Alerter : "Quand je suis testé je dois pouvoir alerter les cas contacts. Depuis plusieurs semaines j’ai demandé aux équipes de développer une application qui s’appelle “Tous anti-covid” qui sera présentée le 22 octobre, avec des infos générales et locales."
"On va ensuite donner un mode d’emploi très clair. On va leur dire, quand vous allez au restaurant ou chez des amis, lors d’un moment exposé, on allume le “Tous anti-Covid”. On va aussi en faire un outil pour mieux alerter, tracer et identifier ces foyers de contamination."
- Protéger en étant très strict sur les 7 jours d’isolement.
"Cette crise est inégalitaire. C’est notamment les emplois les plus précaires qui ont été touchés.
Les plus précaires, on doit avoir une réponse. Ce que nous allons faire, c’est que pour les bénéficiaires du RSA et des APL, d’avoir une aide exceptionnelle de 150 euros plus 100 euros par enfant."
"La raison d’espérer c’est que nous sommes en train de réapprendre à être pleinement une nation de citoyens solidaires. Nous ne pouvons pas nous en sortir si chacun ne se mobilise pas.
On sortira de ça en étant une nation plus résiliente qui va produire et apprend à se protéger. On va sortir plus fort parce qu’on est plus uni. Nous avons besoin des uns des autres, on s’en sortira ensemble."