En raison de l’absence d’un dialogue avec l’Etat et le recul de la décentralisation, les présidents des associations des régions, des départements et des maires de France ont déclaré mardi qu’ils allaient boycotter la Conférence nationale des territoires, prévue le 12 juillet prochain.
Le président de l’Assemblée des Départements de France (ADF) Dominique Bussereau a annoncé lors d’une conférence de presse que personne n’ira à la Conférence nationale des territoires le 12 juillet. Il était accompagné par ses homologues des Régions Hervé Morin et des Maires François Baroin.
"Les collectivités ne peuvent cautionner par leur présence une instance qui n’est devenue qu’un faux-semblant de concertation et de dialogue. Pour les départements, ce qui a fait déborder le vase, c’est la manière dont nous avons discuté sur deux sujets : (...) les mineurs non accompagnés (...) puis les allocations individuelles de solidarité", ont expliqué les trois instances.
Ils avaient pris cette décision à cause d’un revirement du gouvernement sur le financement des aides sociales (AIS). "Nous avons gelé tous nos contacts avec les ministères (...) Je pense que le dialogue reprendra, mais il ne reprendra que si l’État met des choses sur la table", a prévenu M. Bussereau (LR).
Mais selon François Baroin (LR), le dialogue n’a pas marché depuis un an dénoncant les décisions prises de façon unilatérales par l’État les concernant.
"Nous nous retrouvons aujourd’hui dans une impasse que nous regrettons", a poursuivi le maire de Troyes
Depuis la prise de poste du Premier ministre Édouard Philippe, les relations entre le gouvernement et les collectivités n’ont jamais cessé de se détériorer. Cela concerne uniquement les contrats financiers État/collectivités afin de réduire leurs dépenses de fonctionnement.
"On contractualise avec l’État depuis des années, mais ces contrats ne sont pas une contractualisation, mais un diktat", a fustigé François Baroin.
"Vous n’avez pas d’autre choix que de signer", a-t-il dénoncé.
"Nous avions envie de construire avec un État dont on nous disait qu’il allait changer de gouvernance", a-t-il dit.
Le chef du gouvernement a indiqué que plus de 200 sur les 322 collectivités de France ont déjà signé ces accords. Ils s’engageront à limiter la hausse de leurs dépenses de fonctionnement à 1,2 % par an. Les restes des collectivités auront jusqu’au 30 juin pour signer les accords sur la maîtrise des dépenses locales.
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(Sources : lepoint/sudouest)