Immigration, réforme des retraites, proportionnelle aux législatives, … Le Premier ministre, François Bayrou, s’est exprimé devant l’Assemblée nationale ce mardi. Les détails de son programme.
François Bayrou a présenté mardi son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Son intervention a été cruciale après la chute du gouvernement précédent, dirigé par Michel Barnier après une motion de censure en décembre. Sans majorité absolue, le chef du gouvernement doit convaincre un Parlement divisé et naviguer entre les exigences des différentes forces politiques, notamment à gauche et au sein du RN. Que faut-il retenir de son programme ?
Le Premier ministre a d’abord abordé la question des retraites, un sujet au cœur des préoccupations nationales. Qualifiant la réforme de 2023, qui fixait l’âge de départ à 64 ans de « vitale mais contestée », François Bayrou a proposé une approche différente. Il a annoncé une évaluation approfondie confiée à la Cour des comptes afin de fournir des données précises et incontestables. Une commission permanente rassemblant les partenaires sociaux sera ensuite chargée de travailler sur une réforme alternative pendant trois mois. Si aucun consensus n’émerge, la loi actuelle restera en vigueur.
Face à une situation économique fragile, le chef du gouvernement a souligné l’urgence de « repenser les budgets publics ». François Bayrou a présenté un projet de fonds dédié à la modernisation de l’État, financé par des cessions d’actifs publics, notamment immobiliers. Il ambitionne ainsi de rationaliser les structures étatiques et d’investir dans l’intelligence artificielle pour améliorer l’efficacité des services publics.
Sur le plan politique, François Bayrou a plaidé pour une réforme du mode de scrutin législatif, avec une dose de proportionnelle, afin de mieux refléter le pluralisme politique. Il a également proposé la création d’une « banque de la démocratie » pour assurer un financement transparent des partis politiques, indépendant des banques privées.
Le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’une politique migratoire équilibrée, affirmant que l’immigration doit respecter une « proportion » compatible avec la cohésion sociale. Il prévoit de réactiver le comité interministériel de contrôle de l’immigration et d’accroître l’efficacité de l’aide au développement dans les pays d’origine.
François Bayrou a également annoncé des révisions dans les normes environnementales imposées aux agriculteurs, dénonçant des contrôles excessifs. Sur le front sanitaire, il a confirmé que la santé mentale serait la grande cause nationale de 2025 et que les réductions de remboursement des médicaments décidées par le précédent gouvernement ne seraient pas reconduites. Enfin, il a proposé de revisiter les cahiers de doléances des gilets jaunes pour mieux intégrer les attentes des citoyens les plus marginalisés dans les politiques publiques.
Malgré les menaces de motion de censure déposées par les oppositions, François Bayrou s’est dit confiant, considérant que la crise actuelle impose « courage et détermination ». La réaction des députés dans les jours à venir sera déterminante pour l’avenir de ce gouvernement en quête d’équilibre et de crédibilité.
Source : BFMTV