Lors du Conseil des ministres hier mercredi 23 mars, Nicolas Sarkozy a rappelé à l’ordre ses ministres qui prennent des positions personnelles en cas d’absence de l’UMP dans le duel au second tour des cantonales. Cette information est massivement relayée par différents médias nationaux.
Le ton du président Sarkozy était ferme et le message très clair. " Je suis président de la République, je n’ai pas de position personnelle. Un ministre n’a pas à avoir de position personnelle ", dit-il. Et d’ajouter, " un ministre n’est pas un homme politique comme les autres, il est tenu à un devoir de solidarité dans l’expression collective, surtout en période électorale ". Une mise au point qui fait référence à la consigne présidentielle " ni alliance avec le FN ni front républicain avec le PS ".
" Une ligne a été définie (…) Si vous voulez combattre le Front national, faites-le sur le fond, au lieu de vous placer sur le plan de la morale ", fulmine le chef de l’État. " En plus, vous donnez votre avis sur des élections où vous n’êtes même pas candidats ! ", fustige-t-il, remettant les ministres concernés à leur place.
Visiblement, la remarque de Nicolas Sarkozy visait plusieurs membres du gouvernement, entre autres, Nathalie Kosciusko-Morizet, Valérie Pécresse ou Laurent Wauquiez… Selon Les Echos, huit ministres déclarent " à titre personnel " qu’ils voteraient pour le PS (Parti socialiste), pour contrer la " vague bleue Marine " du FN (Front national).
Même le premier ministre François Fillon n’échappe pas à la mise en garde présidentielle, selon des sources proches de l’Elysée. " La mise au point concernait tous les ministres, du premier au dernier ", a-t-on laissé entendre.
Plusieurs ministres ont par ailleurs salué la mise au point de Nicolas Sarkozy. " Les orientations sont aujourd’hui claires ", se félicite Henri de Raincourt, ministre en charge de la Coopération. " Nous n’avons pas vocation à favoriser l’émergence du FN, ni à appeler à voter pour la gauche. On peut envisager dans certains cas de voter pour un candidat de gauche, mais il faut étudier les situations une par une ", renchérit Marie-Anne Montchamp, secrétaire d’État à la Cohésion sociale.