Michel Barnier plaide pour des restrictions économiques sur le train de vie de l’État. Lors de son passage dans un média, son prédécesseur, a exprimé son avis sur cette proposition.
Le 28 novembre dernier, l’actuel chef du gouvernement a défendu et détaillé sa politique budgétaire sur le plateau du journal de 20 heures de TF1. Lors de cette intervention, il a évoqué la diminution de 60 milliards d’euros sur le budget 2025.
Deux tiers de ces économies doivent provenir de coupes dans les dépenses publiques. Pour atteindre ce chiffre, Michel Barnier avance une réforme touchant notamment les anciens ministres et chefs de gouvernement. Le Premier ministre souhaite réduire les fonds qui leur sont alloués. En 2023, ces charges s’élevaient à 1,42 million d’euros, selon un rapport de la députée Marie-Christine Dalloz (LR).
Élisabeth Borne, ancienne première ministre entre 2022 et 2024, a fermement décliné cette suggestion sur France 3, le dimanche 1er décembre. Elle a soutenu les allocations actuelles, en soulignant qu’elles couvrent principalement les frais liés à la sécurité. « Ce qui est pris en charge, quand on est un ancien Premier ministre, c’est une voiture qui accompagne la protection, la sécurité qui vous est assurée », a indiqué la députée du Calvados. Elle a lancé une pique à l’adresse du locataire de Matignon, insinuant que la réduction des crédits pourrait mettre en péril la sécurité des anciens premiers ministres.
Le débat s’inscrit dans un contexte plus large. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a récemment présenté un projet de réforme sur la protection policière des anciens responsables politiques. Selon des informations du Parisien, cette réforme toucherait une trentaine de personnalités. Pour Élisabeth Borne, qui a porté des réformes controversées, notamment celle des retraites au printemps 2023, la sécurité reste une priorité non négociable.
Ce désaccord souligne les tensions autour des mesures d’économies proposées par le gouvernement. Si Michel Barnier appelle à l’exemplarité, Élisabeth Borne défend des dispositifs qu’elle juge essentiels.