Le Sénat a voté en faveur du soulagement des finances des collectivités et des résidences pour personnes âgées par la revalorisation des allocations des pensionnaires. La chambre haute du Parlement a également adopté une augmentation en deux temps des retraites en 2025, à hauteur de l’inflation.
Le Sénat a approuvé, vendredi 22 novembre, plusieurs mesures significatives dans le cadre du budget de la Sécurité sociale pour 2025. Elles visent surtout à soutenir les départements et les établissements pour personnes âgées. Une enveloppe supplémentaire de 200 millions d’euros a été allouée aux allocations dépendance (APA) et handicap (PCH) afin de soulager les finances départementales, a indiqué Paul Christophe, ministre des Solidarités sur le récit d’Ouest France.
Cette décision concrétise un engagement pris récemment par le Premier ministre Michel Barnier. En parallèle, une aide exceptionnelle de 100 millions d’euros a été votée pour renforcer les moyens des Ehpad. Cette initiative répond à des difficultés financières persistantes dans ces structures, selon Chantal Deseyne, rapporteure du texte, qui plaide pour des réformes structurelles à travers une future "loi grand âge."
Les sénateurs ont élargi les mesures d’encadrement de l’intérim médical et paramédical à tous les établissements sociaux et médico-sociaux. En outre, l’expérimentation du dépistage de la soumission chimique a été étendue pour inclure divers tests et analyses. Ce sujet reste sensible au Sénat, notamment en raison d’accusations de drogue à l’insu impliquant un élu de Loire-Atlantique.
Une revalorisation progressive des pensions de retraite pour 2025, suivant l’inflation pour les pensions inférieures au Smic a été également votée. Défendue par la sénatrice Pascale Gruny, la mesure prévoit une hausse initiale de 0,9 % dès janvier, suivie d’un ajustement pour les petites pensions en juillet, avec rattrapage pour couvrir le premier semestre.
Pour les pensions inférieures à 1 500 euros brut par mois, cette revalorisation garantit une protection complète contre l’inflation. Les pensions légèrement supérieures à ce seuil bénéficieront d’une hausse partielle. Cette solution, bien qu’éloignée de la proposition initiale du gouvernement, a été saluée comme plus équitable par les sénateurs de la majorité.
Malgré le compromis trouvé, les critiques n’ont pas manqué. Les écologistes, par la voix de Raymonde Poncet-Monge, ont dénoncé une modulation de la baisse du pouvoir d’achat des retraités, tandis que Monique Lubin (PS) a fustigé une "arnaque" engendrant une perte définitive pour tous.
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