Dix ans après les attentats de 2015, le spectre du terrorisme plane toujours sur la France. Le ministre de l’Intérieur a tenu à partager ses appréhensions.
Dans un entretien accordé au Parisien, Bruno Retailleau, a mis en garde contre la persistance d’une menace terroriste élevée. Alors que le pays commémore les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, le ministre a rappelé la nécessité de rester vigilant.
Selon le locataire de Beauvau, "la menace terroriste n’a jamais été aussi présente". Les chiffres sont éloquents : en 2024, les services de renseignement ont déjoué pas moins de neuf attentats terroristes islamistes dont trois pendant les Jeux Olympiques C’est un véritable record depuis 2017. "Depuis 2017, c’est le plus grand nombre d’attentats déjoués : sept en 2018, quatre en 2019, comme en 2021, trois en 2022, et six en 2023", souligne le successeur de Gérald Darmanin.
Le ministre s’inquiète particulièrement de la radicalisation des jeunes, notamment sur les réseaux sociaux, et de la menace posée par les islamistes sortant de prison. "Pendant la dernière décennie, la menace était exogène. Il peut désormais y avoir une conjonction entre des groupes à l’étranger, et la menace endogène, en augmentation, que constituent ces jeunes radicalisés, via les réseaux sociaux notamment", détaille le premier flic de France.
Face à ce danger, Bruno Retailleau a appelé à consolider la sécurité lors des évènements rassemblant plusieurs personnes. Dans une note adressée aux préfets, il a demandé de mettre en place des dispositifs de sécurité renforcés lors des grandes fêtes, matchs ou manifestations culturelles.
La menace terroriste a évolué ces dernières années. Si elle était auparavant principalement extérieure, elle est de plus en plus intérieure. Des jeunes radicalisés sont prêts à commettre des attentats. Les autorités doivent donc adapter leurs stratégies pour faire face à cette nouvelle donne.
Le membre du gouvernement a souligné la nécessité de ne négliger aucune piste, évoquant notamment la menace posée par les individus radicalisés sortant de prison. Avec plus de 80 libérations en 2024, et un chiffre encore plus élevé prévu pour 2025, il est impératif de mettre en place des mesures de sécurité renforcées pour ces profils considérés comme particulièrement dangereux.