Les députés de la macronie ont été pointés du doigt en déposant de nombreux amendements sur le budget 2025. L’opposition a vivement réagi et a dénoncé un "49.3 silencieux".
Les débats autour du projet de loi de finances pour 2025 ont provoqué de vifs échanges à l’Assemblée nationale, jeudi soir. Les groupes de l’opposition, notamment la gauche et le Rassemblement national (RN), accusent les députés de la majorité présidentielle de pratiquer une obstruction volontaire en déposant un grand nombre d’amendements sur le budget. Ils craignent que cette stratégie retarde l’examen du texte jusqu’à ce qu’il soit automatiquement transmis au Sénat sans vote à la chambre basse. Les parlementaires de l’opposition ont aussi pointé du doigt l’absentéisme des élus pro-gouvernementaux dans l’hémicycle, dénonçant un manque d’implication dans les débats.
L’enjeu central est l’article 47 de la Constitution, qui permet au gouvernement de saisir le Sénat si les députés n’ont pas adopté le projet de loi de finances dans un délai de 40 jours. Les débats devraient donc être finalisés d’ici le 21 novembre. Si ce délai est dépassé, le texte pourrait avancer sans qu’un vote soit nécessaire à l’Assemblée nationale. En recourant à cet article, l’exécutif est en train "d’utiliser l’équivalent d’un 49.3 silencieux", a accusé Danielle Simonnet (groupe Écologiste et Social) sur le récit d’Ouest France.
Selon Mathilde Panot (LFI), les députés pro-gouvernementaux auraient déposé près de 45 % des amendements sur la partie "recettes" du budget. Cette situation est inhabituelle pour des soutiens de l’exécutif. La députée a demandé au ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, de faire pression pour retirer ces amendements et accélérer les discussions. De son côté, Jean-Philippe Tanguy (RN) a dénoncé des manœuvres d’obstruction systématique de la majorité.
Le projet de loi de finances 2025 compte plus de 3 650 amendements, dont 45 % déposés par la macronie et 20 % par la droite. Face aux critiques, Laurent Saint-Martin a assuré vouloir conclure les débats avant la fin de la semaine, bien que l’examen ait été prolongé jusqu’à samedi. Si nécessaire, les discussions reprendront le 5 novembre, avant un vote solennel prévu le mardi suivant.
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