La procédure de destitution d’Emmanuel Macron a été portée par La France insoumise. Elle a été retoquée en commission des Lois de l’Assemblée nationale, mercredi 2 octobre.
Avec 54 voix contre et 15 pour, la procédure de destitution d’Emmanuel Macron a été rejetée lors d’un vote en commission des Lois de l’Assemblée. Le journal Le Figaro rapporte que pour la première fois de l’histoire de la Ve République, une telle proposition était débattue à l’Hémicycle après la validation par le bureau de cette institution.
Les Insoumis ont porté la procédure de destitution en réponse au choix du président de la République de ne pas nommer Lucie Castets au poste Première ministre. Durant les débats, ils ont dénoncé le coup de force du chef de l’Etat qui, a décidé de désigner Michel Barnier.
"L’instabilité, c’est lui, le chaos, c’est lui", a fustigé Antoine Léaument qui a également appelé l’Assemblée nationale à "faire respecter la voix du peuple en destituant Emmanuel Macron". "L’Histoire nous jugera, soyez du bon côté", a-t-il lancé à ses collègues.
D’autres membres de l’alliance de gauche se sont montrés plus modérés comme le rapporteur écologiste, Jérémie Iordanoff. Ce dernier a demandé sur les "manquements préjugés du président de la République". "Je ne crois pas que le manquement soit manifeste. Il y a un trouble chez les électeurs qui est fort et on ne peut pas balayer cela d’un revers de main", a-t-il expliqué.
Pour le socialiste Marc Pena, il s’agit d’une procédure qui va aider E. Macron à se réhabiliter plutôt que de l’affaiblir politiquement. Il craint par ailleurs une banalisation de la procédure de destitution qui n’est pas dans la tradition parlementaire. "Monsieur Macron n’a pas violé la Constitution", a-t-il défendu.
Après ce rejet, la procédure de destitution pourrait tout de même être débattue en séance publique de l’Assemblée, si la conférence des présidents décide de l’inscrire à l’ordre du jour.
Les autres blocs politiques ont dénoncé un coup de communication des Insoumis. "Vous voulez la disparition des institutions pour laisser la place au désordre et à la haine", a attaqué le député RN Philippe Schrek.
De son côté, l’élue Renaissance et ex-ministre Aurore Bergé a affirmé que la proposition LFI est infondée juridiquement et irresponsable politiquement.
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