SIPA
L’extrême droite et la droite ont acerbement critiqué la mesure sur l’apprentissage de l’arabe à l’école recommandée par un rapport de l’Institut Montaigne. Le ministre de l’Éducation réagit.
Mardi, Jean-Michel Blanquer a évoqué un "emballement médiatique", après les affirmations de certains élus de droite et de l’extrême droite. Ces derniers ont critiqué son ’choix’ de vouloir mettre en place l’apprentissage de l’arabe à l’école. C’est sur LCI que le ministre de l’éducation a réagi. "Je n’ai jamais dit que l’arabe devait être obligatoire à l’école primaire", s’est-il défendu. "Nous avons intérêt à différencier la langue arabe d’un certain fondamentalisme religieux", a-t-il souligné.
L’apprentissage de cette langue à l’école a fait jaser depuis, lundi après la publication d’un rapport de l’Institut Montaigne. Ce document propose de relancer cet apprentissage, en marge de la lutte contre l’islamisme.
Sur BFMTV, le ministre avait affirmé que l’arabe était une langue "très importante", à l’instar du russe et du chinois. Elle mérite d’être développée et d’avoir du ’prestige’. "Nous allons aussi questionner la façon dont l’arabe s’apprend aujourd’hui, dans des structures dédiées avec [des] dérives communautaristes", a-t-il assuré.
>> A lire aussi : enseigner l’arabe à l’école : une fausse bonne idée, selon Luc Ferry
Après ces déclarations, plusieurs élus RN et LR se sont manifestés pour dénoncer une ’faute politique’. "C’est s’adapter au problème plus que le résoudre", a déploré Laurence Sailliet, la porte-parole des Républicains, sur RFI.
"Est-ce qu’il s’agit de lutter contre l’islamisme ou de le faire entrer dans l’Éducation nationale ? (...) Je pense que c’est une fausse bonne idée", a estimé Luc Ferry, ministre de l’Éducation nationale de Jacques Chirac, sur Europe 1.
Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, quant à lui, a affirmé sur France Inter être totalement hostile "à l’arabisation de la France et à l’islamisation du pays".
Louis Aliot, député du Rassemblement National, et compagnon de Marine Le Pen s’est montré plus acide en jugeant la proposition ’ubuesque’, et que là, il s’agit d’une ’idéologie de soumission’. "Je suis pour qu’on apprenne le français, les langues qui permettent à nos jeunes de travailler (...) plutôt qu’une langue qui va systématiquement cantonner ces élèves-là à leur culture d’origine", a-t-il lâché.
Face à ces attaques, Jean-Michel Blanquer, évoque un énorme paradoxe aujourd’hui à être critiqué "pour une accusation de connivence avec un islamisme rampant au moment même où j’avance concrètement pour que ça change".
>> Nos articles sur Jean-Michel Blanquer.