Le Canard enchaîné a révélé, ce mercredi 23 octobre, que le compagnon d’Annick Girardin, le businessman Jean-François Vigneau, serait impliqué dans une affaire de défait de transparence en remportant des contrats, sans tenir compte de la concurrence.
Le Canard enchaîné a épinglé, dans son édition de ce jour, Jean-François Vigneau, qui est un businessman de Saint-Pierre-et-Miquelon et aussi compagnon de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin.
Selon l’hebdomadaire, le compagnon de la ministre aurait remporté plusieurs appels d’offre dans l’archipel et à chaque fois, il aurait été le seul candidat à postuler pour lesdits contrats, rapporte La1ere.francetvinfo.fr. Dans chaque affaire, non seulement il n’y a eu aucune concurrence en face, mais en plus "la Haute Autorité pour la transparence [de la vie publique] n’a pas été informée".
D’après Le Canard enchaîné, le premier appel d’offre publié par l’aviation civile de Saint-Pierre-et-Miquelon, date du 2 juillet 2013. Il s’agit d’un contrat pour le gardiennage de la station sol Galileo. La même année, le 23 juillet, Jean-François Vigneau fonde sa société GSI, une entreprise spécialisée dans la sécurité privée. Pour traiter une demande d’exercer dans ce domaine, le délai réglementaire est de "moins de 10 jours" à "plusieurs semaines". "Or, GSI s’est vu attribuer, par le ministère de l’Intérieur, l’habilitation nécessaire pour exercer dans la sécurité privée", dans un délai record, soit dès le 22 juillet, rapporte Le Canard enchaîné. Ensuite, le 27 décembre 2013, GSI se voit attribuer le contrat de 792 702 € hors taxes, pour trois ans.
De son côté, interrogée sur cette affaire, Annick Girardin a raconté que Jean-François a appris dans une émission de télévision que "Galileo allait s’installer dans l’archipel et qu’il y aurait des besoins de sécurité". La ministre des Outre-mer a aussi ajouté qu’ : "Il n’y avait aucune structure de ce type dans l’archipel en 2013. [Je suis] incapable de dire quels appels d’offres ont été remportés par GSI", a-t-elle encore poursuivi.
Seulement trois ans plus tard, en 2016, un autre appel d’offre concernant toujours la sécurisation de la station sol Galileo est lancé. Et une fois de plus, ce fut la société GSI qui a décroché le marché de 882 648 euros hors taxes, et une nouvelle fois, aucun concurrent en face.
Un autre marché pour "prestation de sûreté" à l’aéroport Saint-Pierre Pointe-Blanche a été décroché par GSI. Il s’agissait d’"un contrat de 741 924 euros hors taxes, obtenu sans peine : GSI était le seul postulant", indique Le Canard enchaîné. Annick Girardin, quant à elle, a confié se tenir éloignée des affaires de son compagnon.
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