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"Si l’Algérie ne respecte pas ses obligations, il n’y a aucune raison de lui offrir un statut plus favorable", a lancé Edouard Philippe qui insiste sur la nécessité de mettre un terme à l’accord de 1968.
Lundi 17 mars, l’Algérie a refusé d’accepter la liste des ressortissants expulsables par la France. Cette réponse a aggravé les tensions entre les deux pays, rapporte Le Figaro.
L’ancien Premier ministre Edouard Philippe s’est exprimé sur le sujet au micro de CNews. Il s’est dit favorable à la stratégie d’une "riposte graduée" avancée par le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.
Le candidat à l’élection présidentielle de 2027 a aussi estimé que la France a intérêt à maintenir la pression sur le gouvernement algérien pour faire respecter ses engagements.
Face à cette situation, Emmanuel Macron a toujours refusé de dénoncer l’accord franco-algérien de 1968. Edouard Philippe a de son côté insisté sur la nécessité d’y "mettre un terme". Il a rappelé que ce texte permet aux ressortissants algériens d’avoir un statut privilégié en matière de circulation, de séjour et d’emploi. Selon lui, si l’Algérie ne respecte pas ses obligations, notamment le protocole de 1994 sur la réadmission de ses citoyens, elle ne devrait plus bénéficier de ce traitement de faveur.
Lors de son interview, Edouard Philippe a tenu à préciser que ce différend et cette tension concernent le gouvernement algérien et non le peuple algérien ni les Français d’origine algérienne. Il a par ailleurs pointé du doigt l’attitude des autorités algériennes qui rejettent systématiquement la faute sur Paris. "Nous ne pouvons pas accepter que le gouvernement algérien désigne la France comme responsable de tous les maux", a-t-il déclaré appelant à une position ferme : "L’intérêt de la France, c’est de dire ‘ça suffit’".
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