Le père du caporal Abel Chennouf, abattu à Montauban le 15 mars dernier par Mohamed Merah, a intenté une action en justice contre Nicolas Sarkozy et Bernard Squarcini, le directeur central du renseignement intérieur, pour « non-assistance à personne en danger ».
Selon le parquet de Nîmes, le père du caporal parachutiste Abel Chennouf, 25 ans,
tué à Montauban en mars dernier, vient de déposer «
une déclaration à la gendarmerie » dont le motif est la «
non-assistance à personne en danger ». Une procédure qui vise personnellement Nicolas Sarkozy et Bernard Squarcini, le patron du renseignement intérieur français. Selon l’avocat du plaignant, ce père de famille «
est en grand désespoir, il paie le prix du drame vécu ».
« Je les tiens pour responsables de la mort de mon fils », a indiqué Albert Chennouf dans une interview accordée au Nouvel Obs.
« Je n’ai pas fait l’ENA ni Sciences-Po mais je ne suis pas bête. Je pense que lorsqu’on va au Pakistan en faisant un crochet par Israël, ce ne peut être qu’avec la bénédiction des services français. L’hypothèse qu’on a éliminé Merah pour qu’il ne parle pas me paraît de plus en plus plausible », a avancé Albert Chennouf. « Je ne dis pas que les policiers du Raid ont mal fait leur travail. Mais la volonté politique était qu’il meure », a-t-il rajouté.
Sept semaines après le drame, les parents d’Abel se sentent livrés à eux-mêmes. « Personne, ni à l’Elysée, ni au ministère de la Défense, ni à celui de l’Intérieur, n’a pris le temps de nous écrire ou de nous passer un coup de fil », ont-ils déploré.
« Je lance un appel solennel au président de la République : j’aimerais qu’il nous reçoive, mon épouse et moi-même, pour entendre notre désarroi. Nous voulons être certains qu’on n’étouffera pas cette affaire », a conclu le père du défunt soldat.
Le 15 mars, le caporal Abel Chennouf avec deux de ses collègues du 17ème Régiment du Génie Parachutiste se trouvait à proximité d’un centre commercial, situé à une quinzaine de mètres de la caserne, lorsqu’un homme en scooter, s’agissant de Mohammed Merah, avait ouvert le feu sur eux. Seul Loïc Liber, touché sérieusement à la moelle épinière, a survécu à cette attaque. Ce soldat de 27 ans vient tout juste de sortir du coma.
Quatre jours plus tard, Merah ouvrait à nouveau le feu dans une école juive de Toulouse. Au total, ce « tueur au scooter » avait abattu sept personnes avant d’être tué par les éléments du Raid le 22 mars.