Les familles de victimes de l’attentat de Karachi ont déposé plainte aujourd’hui contre Nicolas Sarkozy et Brice Hortefeux notamment, pour "violation du secret de l’instruction et de l’enquête".
L’ex-président Nicolas Sarkozy est visé par une procédure judiciaire pour « violation du secret de l’enquête et de l’instruction », et « violation du secret professionnel », dans le cadre de l’affaire de Karachi.Cette plainte a été déposée ce lundi devant le doyen des juges d’instruction du Tribunal de Grande instance de Paris.
Deux de ses proches collaborateurs, à savoir Franck Louvrier, son ancien chargé de communication et Brice Hortefeux, ex-ministre de l’Intérieur, sont également cités dans cette plainte déposée ce matin par Me Olivier Morice, avocat des familles de victimes de ce violent attentat ayant fait 14 morts, dont 11 employés français de la Direction des constructions navales (DCN) le 8 mai 2002 au Pakistan.
Cette procédure, avec entre autres une constitution de partie civile, concernerait un communiqué diffusé par l’Elysée, le 22 septembre 2011 qui disait :
« S’agissant de l’affaire dite de Karachi, le nom du chef de l’Etat n’apparaît dans aucun des éléments du dossier. Il n’a été cité par aucun témoin ou acteur de ce dossier (...). Cela apparaît dans les pièces de la procédure ».
Cette déclaration faite par Franck Louvrier est perçue par Me Olivier Morice comme une violation « du principe d’indépendance de la justice dont le chef de l’Etat est institutionnellement le garant », indique Le Monde. Le quotidien de préciser que l’Elysée n’était pas censé avoir connaissance de pièces directement issues d’une procédure gérée, à Paris, par les juges d’instruction du pôle financier Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke.
A l’époque, la presse évoquait déjà
« l’éventuelle implication de l’ex-chef de l’Etat dans le volet financier de l’affaire de Karachi », des allégations sur lesquelles le premier concerné a voulu porter des éclaircissements en
septembre 2011.
Dans sa plainte, Me Morice indique que dans le communiqué de la présidence, il est clairement spécifié que Nicolas Sarkozy n’est pas mis en cause dans l’affaire dite de Karachi en sa qualité de président de la République mais « du fait des fonctions qui étaient les siennes, en sa qualité de ministre du budget du gouvernement dirigé par Edouard Balladur de 1993 à 1995 ».
« Les actes qui sont susceptibles de lui être reprochés sont des actes totalement étrangers à sa fonction de président de la République », précise l’avocat.
L’étau judiciaire de cette affaire se resserre donc de plus en plus sur celui qui est devenu un justiciable ordinaire depuis le 15 juin à minuit.