Après les propos de l’ex-procureure nationale financiere, Eliane Houlette, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a affirmé la nécessité de lever le doute délétère.
Les propos annoncés par l’ex-procureure nationale financière, Eliane Houlette sur l’affaire François Fillon, ont suscité la polémique. Devant la commission parlementaire, elle s’était émue du "contrôle très étroit" qu’aurait exercé le parquet général dans la conduite des investigations lancées sur cette affaire.
Dans le Journal du Dimanche, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a porté plus de précisions, rapporte Le Figaro. "Les propos de l’ancienne procureure financière ont, à tort ou à raison, distillé le doute sur l’indépendance et l’impartialité de la justice dans la conduite de cette affaire", a-t-elle martelé. C’est pour cette raison qu’il faut "lever le doute délétère" pour la justice.
Vendredi 19 juin, Eliane Houlette a fait une déclaration à l’AFP. Elle a "regretté" que ses propos aient été "déformés ou mal compris". L’ex-procureure a précisé que les pressions mentionnées ne portaient "pas sur les faits reprochés à M. Fillon ni sur le bien-fondé des poursuites" mais "étaient d’ordre purement procédural". Elle a également insisté que M. Fillon n’a pas été mis en examen à la demande ou sous la pression du pouvoir exécutif.
Pour Nicole Belloubet, ses premières déclarations ont déclenché une avalanche de réactions de politiques critiquant une instrumentalisation de la justice dans cette affaire ultra-sensible. Face à cette situation, Emmanuel Macron a saisi pour avis le CSM (Conseil supérieur de la magistrature).
Aux termes de la Constitution, c’est l’organe qui assiste le président de la République pour garantir l’indépendance de la justice, a énoncé la garde des Sceaux.
Selon ces dires, il pourra apprécier "si le pouvoir hiérarchique de la procureure générale de Paris, qui résulte de l’organisation de notre ’parquet à la française’ et n’est pas contestable en soi, a été exercé dans des conditions de nature à porter atteinte à l’indépendance de la justice".
Dans cette affaire, le CSM pourra "entendre l’ensemble des protagonistes", a souligné la ministre. Toutefois, elle n’exclut pas de diligenter une inspection judiciaire, si le Conseil "l’estime nécessaire".
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