Emmanuel Macron a réagi aux révélations de l’ex-procureure nationale financier Eliane Houlette dans l’affaire Fillon. Selon l’Elysée vendredi soir, le président de la République veut "lever tout doute sur l’indépendance et l’impartialité de la justice" dans ce dossier.
Les propos de l’ex-procureure nationale financier Eliane Houlette dans l’affaire Fillon continuent de susciter des réactions dans le monde politique en France. Dans un communiqué sorti vendredi soir, l’Elysée a annoncé la décision d’Emmanuel Macron de saisir pour avis le Conseil supérieur de la magistrature. Celui-ci devra déterminer si le PNF a pu exercer son activité en toute sérénité et sans pression, poursuit la même note relayée par Le Figaro. Par cette démarche, le chef de l’Etat veut "lever tout doute sur l’indépendance et l’impartialité de la justice dans cette affaire", explique la présidence. Le président de la République agit en tant que "garant de l’indépendance de l’autorité judiciaire", précise le communiqué.
Cette décision d’Emmanuel Macron a été prise après les propos d’Eliane Houlette lors de son audition par la commission d’enquête parlementaire sur l’indépendance de la justice le 10 juin dernier. La magistrate a dénoncé le "contrôle très étroit" qu’aurait exercé le parquet général dans la conduite des investigations sur le dossier de François Fillon en pleine campagne présidentielle. L’Elysée a souligné que ces propos ont suscité un émoi. Certaines personnes l’interprètent comme d’éventuelles pressions qui auraient été exercées sur la justice dans une procédure ouverte à un moment essentiel de notre vie démocratique, ajoute la présidence.
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Dans une déclaration vendredi, Eliane Houlette est revenue sur ses propos et "regrette" qu’ils aient été "déformés ou mal compris". La magistrate a alors expliqué que les pressions mentionnées ne portaient pas sur les faits reprochés à François Fillon ni sur le bien-fondé des poursuites, mais "étaient d’ordre purement procédural". L’ex-procureure nationale financier a précisé que la mise en examen de François Fillon ne résulte pas d’une demande ou d’une pression du pouvoir exécutif.