Le 24 avril dernier, soirée de la ré-élection d’Emmanuel Macron à la Présidentielle, un gardien de la Paix d’origine réunionnaise avait ouvert le feu sur une voiture refusant d’obtempérer. Nos confrères de Médiapart et Libération révèlent de nouveaux éléments quant à l’enquête qui remettent en cause la version de la légitime défense avancée.
L’analyse balistique que se sont procurés Médiapart et Libération révèle que la thèse de la légitime défense est mise à mal.
Le 24 avril dernier, le soir du second tour de la Présidentielle, une voiture, stationnée dans la rue du quai des Orfèvres, démarre après avoir vu un contrôle des policiers. Trois personnes se trouvent à bord du véhicule. Suite au refus d’obtempérer et voyant se faire renverser, le fonctionnaire de police Réunionnais décide de tirer. Il ouvre le feu à 10 reprises. La voiture, qui se dirige vers le Pont-Neuf, finit sa route sur un trottoir, après avoir été touché à 9 fois. D’après les balisticiens, parmi ces impacts, plusieurs d’entre eux ne se sont pas produits face au véhicule, ce qui démontre que le policier a ouvert le feu alors que la voiture l’a dépassé.
Ce soir là, deux frères perdent la vie. Le conducteur a été touché à l’arrière du crâne, alors que le passager sur le flanc gauche.
Concernant ses impacts de bals, le policier à l’origine des coups de feu a indiqué ne pas se souvenir d’avoir continuer à titrer. À La Réunion, le syndicat Alliance Police tempère. Pour eux, la réaction doit être quasi-immédiate dans cette situation. "On parle aujourd’hui de deux petites secondes que la balistique remet en cause donc il y a un commencement d’exécution. Pour nous, c’est le fait que la personne refuse de se soumettre au contrôle et deuxièmement, une réaction de la police, qui est pour nous, légitime", explique Idriss Rangassamy, secrétaire départementale d’Alliance Police. Ce dernier poursuit : "Il y a beaucoup d’experts qui commentent les commentaires des uns et des autres, nous ce qu’on sait c’est que le collègue a commencé à tirer lorsque le véhicule était en face de lui, qu’il venait foncer sur lui. La réaction, pour nous, est adéquate", conclut-il.
Aujourd’hui, l’enquête se poursuit pour déterminer ce qu’il s’est réellement passé ce 24 avril sur le Pont-Neuf. Le policier réunionnais, après avoir été auditionné dans l’Hexagone, est rentré sur l’île pour se ressourcer auprès de sa famille et ses proches.
L’homme, âgé de 24 ans, est activement suivi par un psychologue. Il reste traumatisé par le déroulé de cette soirée.