L’ex-président français se trouve de nouveau au tribunal ce mercredi 17 mars dans l’affaire Bygmalion. Au cours de sa campagne en 2012, Nicolas Sarkozy s’était rendu en meeting à La Réunion , distribuant des milliers d’euros de parapluies.
Deux semaines après sa condamnation dans l’affaire dite "des écoutes", Nicolas Sarkozy devrait être entendu ce mercredi sur les dépenses excessives de sa campagne présidentielle de 2012. L’ancien chef de l’Etat s’était à l’époque rendu sur l’île pour un meeting de campagne à Saint-Pierre.
Nicolas Sarkozy aurait laissé filer les dépenses malgré plusieurs alertes claires sur les risques de dépassement de plafond. Il aurait alors disposé de moyens bien supérieurs à ce qu’autorise la loi : au moins 42,8 millions au total, soit près du double du plafond légal à l’époque.
L’enquête décrit une campagne qui se voulait d’abord "éclair", avec seulement une quinzaine de meetings prévus, dont trois ou quatre grands rassemblements, au total plus de 40 meetings ont été organisés. Parmi ces derniers, Nicolas Sarkozy décide de se rendre à La Réunion.
Après avoir rencontré les élus de sa majorité et les principaux dignitaires religieux, Nicolas Sarkozy a échangé avec des jeunes, des chefs d’entreprise, des salariés, des agriculteurs. Le candidat aux présidentielles s’était offert un bain de foule dans le centre-ville de la commune de Saint-Pierre. Plusieurs centaines de personnes avaient fait le déplacement pour voir de près l’actuel Chef de l’Etat.
Ce meeting à La Réunion, organisé début avril 2012 aurait coûté cher. Des milliers de parapluies bleus blancs et rouges avec étaient prévus aux miliants, une dépense d’autant plus étonnante qu’il faisait beau en ce jour du 4 avril 2012.
Nicolas Sarkozy ne devrait pas assister aux audiences le concernant.
Il encourt un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende pour "financement illégal de campagne électorale" dans le dossier Bygmalion.
Le procès de ce mercredi 17 mars s’ouvrira à 13h30. Il pourrait cependant être très vite interrompu, car Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne, est atteint de la Covid-19, Hospitalisé, il a demandé le renvoi du procès.
Anciens cadres de Bygmalion et de l’UMP, experts-comptables, au total ce sont 14 prévenus qui doivent être auditionnés. Les avocats de ces derniers se sont associés à la demande de renvoi.
La chaîne BFMTV note que ce procès risque de provoquer une guerre fratricide au sein de la droite française.
Effectivement, le camp sarkozyste et les proches de Jean-François Copé se rejettent la responsabilité concernant cette fraude. Seul, Jérôme Lavrilleux (à l’époque, également directeur de cabinet du patron de l’UMP Jean-François Copé) est le seul qui a reconnu les faits.
De son côté, Jean-François Copé qui n’a jamais été mis en cause, sera entendu au procès comme simple témoin.
Quant à Guillaume Lambert, le directeur de la campagne, il a été renvoyé pour escroquerie, mais a assuré que le système a été mis en place à son insu. Selon ses dires, "rien" dans le dossier ne montrerait un lien avec la campagne, et il a ainsi privilégié la thèse de l’enrichissement personnel de dirigeants de Bygmalion.
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