Jugé "obsolète", le projet d’extension à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle a été abandonné par le gouvernement.
Le ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a indiqué, au journal Le Monde, que le projet de construction d’un quatrième terminal, T4 à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle est abandonné. Il a ainsi annoncé, jeudi 11 février, que le gouvernement a demandé à l’ADP d’abandonner son projet et de lui en présenter un nouveau.
Selon ses dires, cette décision devrait être entérinée par le conseil d’administration de Groupe ADP, gestionnaire des aéroports parisiens de Roissy, la semaine prochaine.
Le quotidien rappelle que le montant de ce projet colossal est estimé entre 7 milliards et 9 milliards d’euros. L’extension du terminal devait permettre d’accueillir jusqu’à 40 millions de passagers supplémentaires par an à l’horizon 2037 et d’absorber environ 450 vols de plus chaque jour.
Mais pour justifier sa décision, la ministre a jugé qu’il s’agit d’un projet "obsolète", ne correspondant plus à la politique environnementale du gouvernement et aux exigences d’un secteur en pleine mutation. Par ailleurs, en raison de la crise sanitaire de coronavirus, le trafic aérien n’atteignait que 25 % du niveau pré-crise et les perspectives de moyen terme sont inexistantes.
L’important chantier, repoussé par plusieurs associations de défense de l’environnement et d’élus locaux, ne sera donc pas lancé. En revanche, le gouvernement demande à Groupe ADP de proposer un tout autre projet, qui ne sera pas centré sur l’accroissement des capacités de Roissy, selon Le Monde, cité par HuffPost.
"Nous aurons toujours besoin des avions, mais il s’agit d’être dans une utilisation plus raisonnée de l’aérien, et d’atteindre une baisse des émissions de gaz à effet de serre du secteur", a précisé Barbara Pompili.
La ministre a annoncé cette décision au lendemain de la présentation du projet de loi "climat et résilience", par le gouvernement. Ce texte, qui résulte des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, a été vivement critiqué, par une partie de la gauche et des ONG, à cause de son "manque de muscle".
Ce n’est pas la première fois que le projet du nouveau terminal T4 avait subi un revers. Effectivement, en juillet dernier, l’Autorité environnementale a déjà dénoncé une faille dans sa réalisation.
Elle a ainsi constaté que "l’équation à résoudre" entre l’augmentation des vols, de la circulation routière et le respect des objectifs de la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre n’était "pas décrite ni posée de manière complète".
En outre, le doute sur la validité des projections sur l’accroissement continu des flux de voyageurs, persiste face à la crise sanitaire mondiale. C’est pour cette raison aussi qu’il est nécessaire d’adapter les infrastructures. "Les extensions de capacité à Roissy aujourd’hui paraissent être un pari audacieux", a alors jugé le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
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