Dans le premier tome de ses mémoires, le cofondateur du Front national a donné sa version du XXe siècle taclant le général de Gaulle d’être une "horrible source de souffrance".
Chacun sa manière de voir l’histoire. Jean-Marie Le Pen le prouve bien avec sa version atypique des faits du XXe siècle. Dans le premier tome de ses mémoires intitulé "Le fils de la nation" publié le 28 février aux éditions Mullers, il apporte sa vision quant à la position des dirigeants français durant la Seconde Guerre mondiale. Dans des extraits en ligne tirés par ’ le Parisien ’ et ’Le Point’ et publiés le mardi 20 février 2018, le cofondateur du Front national a déclaré que le maréchal Pétain "n’a pas failli à l’honneur en signant l’armistice". D’après Jean-Marie Le Pen, Philippe Pétain, "était légal et légitime, il avait passé avec le Reich un acte régulier et contraignant".
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Pour rappel, l’histoire pointe du doigt le maréchal Pétain pour avoir annoncé le 17 juin 1940 la capitulation de la France face à l’Allemagne nazie. Il a notamment instauré une politique de collaboration avec le Reich, ce qui a causé la mort de 10 000 à 15 000 Juifs ainsi que 80 000 civils déportés. "Que l’on puisse discuter ensuite de la politique de collaboration, de ses fautes, de ses excès, à condition qu’on examine les fautes et les excès de tous, je le veux bien, mais cela ne remet pas en cause ce que je viens de décrire", a plaidé Jean-Marie Le Pen.
Le cofondateur du Front national remet d’ailleurs en cause le fait que le général de Gaulle ait été désigné comme un héros aux yeux des Français. "L’opinion majoritaire était d’ailleurs que la France avait besoin d’une épée et d’un bouclier contre les Allemands et je l’ai partagée longtemps, jusqu’au jour où l’écoute de la radio de Londres m’en détrompa. Il m’apparut vite que pour les gaullistes de micro, l’ennemi était à Vichy plus qu’à Berlin. Les Français parlaient aux Français pour leur enseigner plus la haine du maréchal que celle d’Hitler. J’en fus atterré. Je ne comprenais pas pourquoi. La raison était pourtant simple : il fallait que de Gaulle abaissât Pétain pour monter lui-même", estime Jean-Marie Le Pen.
Pour le "Menhir", il est clair que Charles de Gaulle était une "source de souffrance pour la France". Dans les colonnes de ce premier tome, il évoque notamment leur première rencontre en 1945 à Morbihan. "Je serrai cette main indifférente. Il me parut laid et dit quelques banalités à la tribune tendue de tricolore. Il n’avait pas une tête de héros. Un héros doit être beau. Comme saint Michel ou le maréchal Pétain", écrit Jean-Marie Le Pen, qui n’a pas manqué de marquer toute sa déception. Toujours d’après le cofondateur du FN, le général de Gaulle présentait deux apparences distinctes, à savoir : le rebelle de 1940 et le chasseur de rebelles de 1961. Seulement pour Jean-Marie Le Pen, "tous les deux, ensemble, forment un faux grand homme dont le destin fut d’aider la France à devenir petite".
Source : 20 Minutes, 24heures.ch