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Ce mardi à Bobigny, l’ancien secrétaire d’Etat Georges Tron se dit confiant au premier jour de son procès.
Georges Tron, avec son sourire et son allure confiante, et son ex-adjointe à la culture de la mairie de Draveil (Essonne), Brigitte Gruel, moins sûre d’elle, ont comparu pour « viols et agressions sexuelles en groupe » et « complicité » de ces crimes sur deux femmes Virginie Faux et Eva Loubrieu. Ils encourent l’un et l’autre vingt ans de réclusion pour ces crimes.
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Georges Tron a une passion pour la réflexologie. Il essaie tant bien que mal de retracer son parcours durant l’audience. Il a suivi une scolarité pas très exceptionnelle et évoque sa « passion pour la chose publique ». Il a suivi des études de droit et est passé par le Conseil de Paris et le cabinet d’Édouard Balladur. Il a, par la suite, succédé à des postes importantes comme député en 1993, maire puis réélu député. Aux législatives de 2012, il a connu une défaite en raison de cette « affaire ».
Georges Tron avoue qu’il a été autant choqué quand un journaliste lui a annoncé l’affaire. À la suite de quelques jours de pression médiatique, il a dû démissionner de son poste de secrétaire d’État à la Fonction publique. « Je l’ai fait par solidarité. Quand on fait partie d’une équipe, il faut la préserver », poursuit-il.
Georges Tron essaie de retracer le début de son intérêt pour la réflexologie plantaire quand le président du tribunal lui aborde le sujet qui aurait servi de préalable aux agressions sexuelles selon les victimes.
« J’y suis venu à partir d’une grave entorse, suite à un accident de ski, dans les années 1980. Immobilisé, j’ai découvert l’ensemble des médecines alternatives, en grande partie d’inspiration asiatique », explique-t-il.
Quand le président a voulu savoir si Tron propose la réflexologie des pieds à des personnes qui viennent les voir, ou c’est lui en personne qui les oriente vers ce sujet, il réplique en disant qu’il s’agit de simples conversations et qu’il est très fermé sur le sujet. En plus, les gens qui ne veulent pas entrer dans ces conversations ont le droit de refuser, ajoute-t-il.
Le conseil de l’accusé, Me Dupond-Moretti, est intervenu en évoquant que la question de l’existence des faits eux-mêmes se pose, non seulement du consentement.
Georges Tron, ex-maire de Draveil, invoque la « thèse du complot », même si la question des plaintes ne s’était pas encore posée. L’accusé explique, en effet, que la famille Le Pen, représentée par Philippe Ollivier, demi-frère de l’actuelle présidente du Front national, s’est présenté face à lui durant les élections de 2009, et depuis ils ont su que les choses allaient changer. Il a conclu que la réflexologie est devenue un outil pour le nuire.