La loi antiterroriste est entrée en vigueur mercredi 1er novembre pour se substituer à l’état d’urgence. Pour autant, en cas de "meurtre de masse", la France pourrait de nouveau avoir recours à ce régime exceptionnel, estime le ministre de l’Intérieur.
La France est à peine sortie de l’état d’urgence que Gérard Collomb évoque déjà les conditions qui pourraient créer son retour.
Invité de BFMTV, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a estimé qu’en cas d’attentat de masse, la France pourrait de nouveau avoir recours au régime exceptionnel de l’état d’urgence. "S’il y avait un meurtre de masse - ce qu’on a pu connaître au moment du Bataclan - c’est possible qu’on soit obligé de le remettre mais nous allons faire en sorte que nous puissions gérer des situations de crise", a-t-il déclaré. Le ministre a également estimé que si la situation devenait "extrêmement dramatique", "nous pourrions revenir à cet état d’urgence". Le ministre a néanmoins ajouté qu’avec la nouvelle loi, les Français seraient aussi bien protégés. "La loi que nous avons faite nous permet de gérer ce genre de situation, et surtout de prévenir un certain nombre d’attentats", a-t-il déclaré.
Gérard Collomb a également défendu la loi antiterroriste qu’il a proposée au vote du Parlement. Il a notamment évoqué la mesure d’assignation à résidence dont une "vingtaine de personnes" est concernée. Ces individus devront "pointer tous les jours au commissariat ou une gendarmerie", a-t-il précisé, soulignant "qu’au départ de l’état d’urgence, il y avait des centaines de personnes concernées, aujourd’hui il y a un nombre relativement limité". Signée par Emmanuel Marcon lundi, cette loi pérennise plusieurs mesures de l’état d’urgence : elle renforce les pouvoirs de l’exécutif pour assigner quelqu’un (non plus à résidence, mais dans un périmètre au minimum égal à la commune) et réaliser des perquisitions à domicile. Les autorités peuvent aussi fermer un lieu de culte où se diffuseraient des idées incitant au terrorisme ou effectuer des contrôles d’identité près des frontières et des gares ou aéroports, le tout sans feu vert judiciaire, perquisitions exceptées.