Henri Plagnol, l’ex-maire de Saint-Maur-des-Fossés, est soupçonné d’avoir accordé un système de fausses factures émanant d’une filiale de Bygmalion.
Le parquet de Créteil (Val-de-Marne) a requis contre Henri Plagnol un an d’emprisonnement avec sursis et trois ans d’inéligibilité. La requête a été enregistrée le lundi 25 septembre 2017. L’ancien élu est en effet soupçonné d’avoir cautionné un système de fausses factures émanant d’une filiale de Bygmalion. L’ancien secrétaire d’État était poursuivi pour complicité de détournement de fonds publics et d’usage de faux. Les mêmes délits ont été reprochés à trois de ses collaboratrices. À leur encontre, le parquet a requis cinq mois et un an d’emprisonnement avec sursis.
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Cette affaire remonterait entre 2009 et 2013 entre la ville de Saint-Maur et l’agence Idéepôle, filiale de Bygmalion ont passé un marché de communication. Au cours de ces années, l’entente a engendré l’édition d’une soixantaine de factures. Parmi ces dernières, six étaient sujettes à litige, soit presque 280 000 euros de dépenses douteuses. Les documents concernaient des guides municipaux, facturés avec des excédents pour "frais d’urgence" ou de "conseil post-création". Ils étaient difficilement justifiables, à tel point que certains fonctionnaires refusaient la validation finale par signature.
Le procès sur cette affaire Bygmalion a donc été ouvert sur la question épineuse : cet argent a-t-il servi à financer la campagne législative d’Henri Plagnol en 2012 ? Dans ses réquisitions, le parquet a cependant précisé qu’il n’y a pas eu "d’enrichissement personnel" de l’ancien maire Les Républicains de Saint-Maur. Cependant, la justice a précisé que les malversations ont conduit la mairie de Saint-Maur à régler des montants indus à la société Idéepôle. La vice-procureure a même fait remarquer que le maire a délibérément "ignoré les alertes" de certains employés municipaux.
Pour sa défense, Henri Plagnol a dénoncé un complot politique contre sa personne et qui aurait été fomenté par son conseiller municipal de l’époque, Sylvain Berrios, actuel maire de Saint-Maur. "Je n’ai jamais été associé de près ou de loin à la facturation d’Idéepole", a maintenu Henri Plagnol. D’après ses dires, les sommes douteuses dont il a été investi représenteraient "moins d’une demi-journée de la dépense publique de Saint-Maur". Il a d’ailleurs asséné que dans son rôle de maire, il n’a pas la fonction "d’éplucher les factures". Dans la foulée, il a rappelé que durant son mandat, ses préoccupations étaient d’"assainir les finances" d’une ville "gorgée d’emprunts toxiques". Pour rappel, Saint-Maur-des-Fossés est l’une des villes de France à avoir un endettement élevé par habitant.
Source : 20 Minutes, Europe 1