La vente de stock-options et la suppression de centaines d’emplois ont permis à Muriel Pénicaud de réaliser une plus-value boursière de 1.13 million d’euros en 2013. La ministre du Travail se trouve de nouveau face à la polémique.
La nouvelle est embarrassante pour Muriel Pénicaud, déjà impliquée pour favoritisme dans la fameuse affaire "Las Vegas". Selon des révélations faites par l’Humanité, la ministre du Travail aurait gagné une plus-value de 1,13 million d’euros en 2013. Cette somme colosalle, Mme Pénicaud l’a obtenue en jouant en bourse Danone alors qu’elle en était la directrice des Ressources humaines.
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Comment a-t-elle fait ? Elle avait annoncé le 19 février 2013 un plan de restructuration au sein du groupe, soit la "suppression d’environ 900 postes managériaux et administratifs répartis dans 26 pays européens".
Cette annonce de licenciement massif a immédiatement fait réagir favorablement les marchés financiers. Elle a également permis à Muriel Pénicaud de faire valoir ses stock-options, juste après l’expiration du délai de garde de quatre ans imposé par Danone. Sur la période avril-mai, la cotation des actions de la multinationale agroalimentaire est passée de 52 euros à environ 60 euros.
L’affaire est plus que juteuse et n’a rien d’illégal sur la forme. En effet, le système des stock-options repose principalement "une option d’achat" particulière. Dès attribution des titres, le prix d’achat est fixé et la personne concernée peut "lever l’option" ou "acheter" en terme simplifié quand le cours de l’action lui semble profitable. C’est le fond qui pose ici problème.
Dans le cas de Muriel Pénicaud, ses actions lui ont été attribuées le 23 avril 2009 en plein effondrement de la valeur boursière de Danone. Le prix d’une action était alors de 34,85 euros. L’actuelle ministre de Travail en profite donc pour acheter 55 120 actions pour 1 920 932 euros. Quatre ans plus tard, le 30 avril 2013, elle revend donc pour le montant de 3 049 966 euros 52 220 actions. Le gain est immédiat et impressionnant : Muriel Pénicaud bénéficie d’une plus-value de 1 129 034,54 euros, sans compter les 2 900 stock-options qui sont encore en sa possession.
Face à ces montants accablants, la ministre du Travail n’a pas encore réagi. Toutefois, celle qui est censée protéger l’intérêt de tous les travailleurs français ne peut se dépêtrer désormais de ce cas "Danone" révélée par l’Humanité. Muriel Pénicaud a choisi de supprimer plusieurs postes, visiblement attirée par l’appât du gain, une décision pas très… populaire !
Source : RTL, Libération, Les InRocks
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