Le ministre de la Justice François Bayrou a repris un communiqué de presse de sa collègue des Affaires européennes Marielle de Sarnez sur des soupçons d’irégularité dans l’emploi d’un assistant parlementaire. Le Premier minitre Edouard Phillipe est monté au créneau en apostrophant le Garde des Sceaux.
Un ex-collaborateur du MoDem a dénoncé a réalité de son emploi comme assistant parlementaire d’un ancien eurodéputé, Jean-Luc Bennahmias. La rédaction de Radio France a mené une enquête. Selon Médiapart, le ministre de la Justice François Byrou a par la suite contacté l’un des directeurs de la radio pour se plaindre des "méthodes" du journaliste en charge de l’enqêute. Le journaliste a répliqué que le ministre aurait parlé d’une possibilité de qualification de harcèlement avec ses avocats.
François Bayrou a également retweeté le communiqué de presse de la ministre des Affaires européennes, qui s’est défendue de toute irrégularité dans l’emploi d’une assistante parlementaire en tant que députée européenne. Cette intervention du Garde des Sceaux n’a également pas été appréciée par la droite, ainsi qu’à de nombreux magistrats.
Selon François Bayrou, il s’agit de son compte personnel qui compte 620 000 abonnés. Son cabinet a expliqué qu’il pouvait donc tweeter en toute liberté en ajoutant qu’il n’y avait aucune critique concernant la justice. Il y aurait par ailleurs eu un discret changement de biographie sur Twitter : la mention "ministre de la Justice" a disparu, et a été remplacée par "maire de Pau".
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Après avoir été interrogé sur Franceinfo ce mardi 13 juin, sur l’appel de François Bayrou à Radio France, concernant notamment l’enquête sur les assistants parlementaires du MoDem, ainsi que la modification de son statut "ministre de la Justice" par "maire de Pau" sur Twitter, le premier ministre Edouard Philippe estime qu’étant ministre, le Garde des Sceaux ne devait plus agir comme un simple citoyen, "animé par sa mauvaise humeur, ses indignations ou sa passion".
Edouard Philippe a par ailleurs rappelé à tous les ministres la question de l’exemplarité, pas uniquement au titre des fonctions occupées, mais "parce que justement lorsque vous êtes ministres, vos actes, vos propos et votre façon de réagir, parfaitement humaine, ne sont jamais interprétés par vous-même et par les Français, comme simplement humains mais toujours dans le cadre de ces fonctions" a-il-précisé.