L’ex-ministre Cécile Duflot, qui pensait se présenter à la présidentielle de 2017 dès 2014, a été éliminée au premier tour de la primaire écologiste. Sa défaite résonne comme un séisme au sein du parti.
Hier, dès le milieu de l’après-midi, Cécile Duflot, ex-ministre, était troisième avec un score de 24,4% à la primaire d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), raconte Libération. Elle était derrière Yannick Jadot et Michèle Rivasi et devançait que Karima Delli. En fin de journée, son élimination dès le premier tour a été confirmée. C’était une surprise, un "séisme" au sein de son parti, selon toujours Libération.
Après l’annonce des résultats de la primaire écologiste, Cécile Duflot a publié un texte sur sa page Facebook : "Les électeurs et les électrices ont majoritairement estimé que je n’étais pas la mieux placée pour porter le flambeau. J’en suis déçue, comme toutes celles et ceux qui ont cru en ma candidature. Je vous appelle toutes et tous à participer au second tour. Nous avons besoin d’une candidature écologiste qui tienne bon dans la tempête de 2017. Chacune et chacun fera son choix entre les deux candidatures arrivées en tête. Pour ma part, je soutiendrai comme je m’y suis engagée celle ou celui qui sera désignée".
Les cadres d’Europe Ecologie-les Verts, qui soutiennent majoritairement Cécile Duflot, étaient sous le choc. L’un d’entre eux livre son analyse, évoquant un règlement de comptes : "Ce n’est pas juste car elle paie son passé et sa participation au gouvernement alors qu’elle voulait tourner la page : c’est la première victime du quinquennat de la gauche", a-t-il commenté.
La présidentielle de 2017 est dans les projets de Cécile Duflot depuis 2014. A cette époque, elle a refusé de faire partie du gouvernement du Premier ministre Manuel Valls qu’elle ne porte pas dans son cœur, personnellement et politiquement. Une phrase revient alors en boucle dans la bouche de l’ancienne "favorite" du président de la République François Hollande : "Je me prépare".
En 2015, Cécile Duflot publie "Le Grand Virage", un livre sur son parcours politique. Au sein d’Europe Ecologie-les Verts, son nom est synonyme de "passé" et "magouilles politiques", selon les indiscrétions recueillies par Libération. Les militants sont nombreux à vouloir définitivement tourner la page après les départs de Jean-Vincent Placé ou d’Emmanuelle Cosse, qui ont préféré participer au gouvernement de Manuel Valls plutôt que de contribuer à l’autonomie du parti.
Après l’annonce de sa défaite à la primaire écologiste, Cécile Duflot a confié à Libération : "Franchement, vous croyez quoi ? Que la politique, c’est toute ma vie ? Je connais ce parti et je sais que ça sera dur pour moi. Mais j’ai eu une vie avant la politique et je sais d’où je viens. Aujourd’hui, j’ai ma famille, mes enfants, et je suis heureuse. Donc si je perds, c’est la vie".
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