Le Premier ministre Manuel Valls s’est dit "triste et dégoûté" au sujet des accusations de Jérôme Cahuzac qui a affirmé que son premier compte ouvert en Suisse servait au "financement politique" de Michel Rocard.
Le Premier ministre Manuel Valls assure n’être « au courant de rien » au sujet des accusations de Jérôme Cahuzac à l’égard de Michel Rocard, décédé au mois de juillet dernier. L’ex-ministre a affirmé lors de son procès pour évasion fiscale et blanchiment d’argent que son premier compte en Suisse servait au "financement politique" de Michel Rocard. Pour le locataire de Matignon, ce genre de déclaration est faite pour "instiller le doute, y compris à l’égard d’un homme qui vient de disparaître". Il s’est dit "triste et dégouté" au micro de RTL, hier.
"Je sais quelle était l’éthique de Michel Rocard et de son entourage", a ajouté Manuel Valls qui ne "conçoit pas un seul instant" que son mentor ait pu voir ses activités politiques être financées par ce compte qui aurait été, selon Jérôme Cahuzac, alimenté par les laboratoires pharmaceutiques Pfizer. Le Premier ministre a tenu par ailleurs à rappeler que Michel Rocard a fait voter "une loi qui a permis la transparence et la légalisation des comptes de campagne".
Jérôme Cahuzac, ancien ministre a expliqué pourquoi il a demandé à un vieil ami, l’avocat Philippe Péninque, d’ouvrir pour lui un compte en Suisse en 1992. À cette époque, le chirurgien avait renoncé à son métier pour se mettre au service de Michel Rocard. D’où le compte numéroté à Genève, révèle Le Figaro.
Jérôme Cahuzac n’est pas poursuivi pour avoir contribué secrètement à l’intendance d’un courant politique fondé par Michel Rocard, mais pour fraude fiscale. L’argent concerné provenait pour l’essentiel des implants capillaires dont il s’était fait une spécialité. Mais le tribunal correctionnel l’a interrogé sur les scandales politico-financiers qu’il a engendrés.