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Le Premier ministre Manuel Valls a indiqué ce vendredi qu’il était "favorable" à une interdiction du financement étranger des mosquées. "Il faut une remise à plat et inventer une nouvelle relation avec l’islam de France", a-t-il déclaré entre autre dans une interview.
Dans un entretien au journal Le Monde, le Premier ministre Manuel Valls a montré sa détermination à combattre le terrorisme par tous les moyens possibles. Il a ainsi annoncé son souhait "d’inventer une nouvelle relation" aves l’islam de France mais s’est dit "favorable" à une interdiction temporaire du financement étranger des mosquées. "Je suis favorable à ce que, pour une période à déterminer, il ne puisse plus y avoir de financement de l’étranger pour la construction des mosquées" et souhaite "que les imams soient formés en France et pas ailleurs".
Manuel Valls est revenu sur le récent attentat djihadiste de Saint-Etienne-du-Rouvray. Le premier ministre a considéré qu’il s’agissait d’un "échec, il faut le reconnaître". "Cela doit conduire les magistrats à avoir une approche différente, dossier par dossier, compte tenu des pratiques de dissimulation très poussées des djihadistes", a-t-il déclaré. Il a en outre affirmé qu’il ne sera pas "celui qui, au mépris de tout équilibre des pouvoirs, tomberait dans la facilité de rendre ces juges responsables de cet acte de terrorisme". La justice antiterroriste avait en effet décidé de libérer Adel Kermiche, fiché "S" depuis le 29 juin, en l’assignant à résidence sous bracelet électronique.
Le Premier ministre a également répondu aux attaques de Nicolas Sarkozy contre le gouvernement après les attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray. Pour le premier ministre, les accusations "nauséabondes" sur un "prétendu mensonge d’Etat" doivent "cesser". "Nicolas Sarkozy perd ses nerfs. Etre lucide face à la menace, ce n’est pas basculer dans le populisme", déclare Manuel Valls. L’ancien chef de l’Etat avait estimé que la gauche était "tétanisée" par "la violence et la barbarie", et avait accusé l’exécutif de se réfugier derrière des "arguties juridiques" pour refuser les propositions de l’opposition en matière de lutte contre le terrorisme.