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Pour le Premier ministre Manuel Valls, le président de la République François Hollande a laissé trop de marge de manœuvre au ministre de l’Economie Emmanuel Macron. Il annonce en même temps des meetings pour défendre le bilan de son gouvernement.
Le Premier ministre Manuel Valls est parti en Nouvelle-Calédonie aujourd’hui en prenant l’avion présidentiel, rapporte Le Figaro. Il a abordé le sujet du ministre de l’Economie Emmanuel Macron durant le voyage. Depuis quelques semaines, le locataire de Bercy multiplie les critiques sur les choix du gouvernement et prend des positions assez difficilement acceptables pour la gauche, à un an de l’élection présidentielle.
La semaine dernière, Emmanuel Macron a affirmé qu’il n’était pas l’"obligé" de François Hollande. Ces propos lui ont valu un recadrage sévère du chef de l’État. Manuel Valls a répondu aux journalistes qui lui demandaient si ses relations étaient tendues avec Macron : "Je crois que ce n’est pas avec moi que c’est tendu, maintenant".
Manuel Valls a également laissé entendre qu’Emmanuel Macron était, d’une certaine façon, une "œuvre" de François Hollande. "C’est au président de la République de traiter Macron", a-t-il insisté. "Ce n’est pas Carlos Da Silva, Jean-Marie Le Guen ou Luc Carvounas (trois proches du Premier ministre,) qui l’ont coaché. Ce n’est pas moi qui l’ai convié à un séminaire à l’Élysée", a-t-il encore ajouté.
En disant cela, Manuel Valls laisse entendre que le François Hollande a peut-être donné trop de place et d’importance à Emmanuel Macron. En effet, il y a quelques semaines, le président de la République avait en effet réuni plusieurs de ses conseillers afin de parler de l’élection présidentielle de 2017 et de sa situation actuelle dans les sondages. Seuls deux ministres avaient été conviés par le chef de l’État : Ségolène Royal et Emmanuel Macron. Selon un participant, le ministre s’était même offert le luxe d’arriver en retard à cette réunion.
Comme il l’a dit aujourd’hui aux journalistes qui l’accompagnent en Nouvelle-Calédonie, Manuel Valls compte organiser de quatre à six meetings d’ici à juillet pour défendre le bilan de son gouvernement. Ces réunions publiques, qui prendront la forme de débat, auront lieu "un peu partout en province".