Critiqué de toutes parts, le projet de loi El Khomri passe tout de même devant l’Assemblée Nationale ce mardi 5 avril. Pour la ministre qui défend le texte, sa "loi est juste et nécessaire"
Dans une interview exclusive avec le Figaro, la ministre du Travail défend le texte de réforme sur la loi Travail et s’adresse aux patrons de petites entreprises, qui selon le journal seraient déçus de la version 2 du texte. Elle répond également aux critiques de l’opposition. "Ma loi est juste et nécessaire", affirme Myriam El Khomri qui promet, aux petits patrons, une évolution par amendement.
Des amendements déposés à l’Assemblée Nationale
Interrogée par le journal sur le passage du texte à l’Assemblée Nationale alors qu’un millier d’amendements ont été déposés par les députés, Myriam El Khomri n’a pas caché sa "determination et conviction". "Le débat qui débute va permettre de sortir des postures et nous avons eu des échanges constructifs avec les commissions parlementaires", confie-t-elle.
La ministre défend le dialogue social
Alors que le texte a été revu après les rencontres avec plusieurs parties, la ministre du Travail maintient que son "projet de loi n’a pas été vidé de sa substance". Elle souligne également lors de l’entretien que "c’est par le dialogue social que les entreprises pourront améliorer leur compétitivité, décrocher de nouveaux contrats. Nous devons sortir d’une culture de l’affrontement". "Avec des accords majoritaires, rien ne se fera au détriment des salariés. Sans accord, il n’y aura pas d’évolution du droit !", assure-t-elle.
"Un accord dans l’intérêt de tous"
Le licenciement pour motif personnel et non économique pour les salariés qui refuseraient un accord de développement de l’emploi constitue un des points que les députés n’acceptent pas dans ce projet de loi. Face à cette opposition, Myriam El Khomri ne compte pas réculer. "C’est un accord qui se fera dans l’intérêt de tous", défend-elle. "La primauté de l’accord sur le contrat de travail, c’est l’esprit même de ma loi", ajoute-t-elle.
Mieux encadrer le licenciement économique
Concernant les licenciements économiques, la ministre soutient que son texte "n’a pas vocation à les favoriser mais à les encadrer". Toutefois, elle n’écarte pas l’idée d’améliorer cette partie du texte. "Je suis par exemple ouverte à la possibilité de différencier, pour les TPE PME, le nombre de trimestres de baisse de chiffres d’affaires permettant de recourir à des licenciements économiques", avance la ministre.