François Rebsamen, maire de Dijon et ancien ministre du Travail, a donné son avis sur la réforme de la loi Travail, porté par son successeur, la ministre Myriam El Khomri. Il estime que des évolutions sont "encore nécessaires".
François Rebsamen, ancien ministre du Travail, critique vivement la réforme du Code du travail portée par Myriam El Khomri, qui lui a succédé. "Il ne faut pas en attendre de miracle", dit-il dans un entretien accordé au quotidien Les Echos, publié lundi 28 mars. "Ce qui est sûr, c’est que le temps que la loi entre en application, elle n’aura pas d’impact significatif avant la fin du quinquennat", poursuit-il.
S’il reconnaît que les modifications apportées "ont permis de rééquilibrer le texte", François Rebsamen déclare que "des évolutions [lui] semblent encore nécessaires", notamment concernant les licenciements économiques et le compte personnel d’activité. "Quatre trimestres consécutifs de baisse du chiffre d’affaires, c’est insuffisant pour qualifier une réelle difficulté économique. Six trimestres seraient plus adaptés", estime-t-il. Le maire de Dijon souhaite aussi que le périmètre d’appréciation des difficultés d’un groupe ne soit pas réduit à ses seules filiales françaises. Selon lui, "on devrait au minimum prendre en compte l’espace européen".
François Rebsamen n’hésite pas à tacler la ministre : "Si j’avais encore été rue de Grenelle, je n’aurais pas accepté de porter ce projet de loi en l’état". Selon lui "il ne faut pas attendre de miracle de cette loi, qui est une évolution, pas une révolution".
Cette semaine, la bataille qui se joue autour du projet de Loi Travail va se dérouler sur deux fronts. Mardi 29 mars, Myriam El Khomri va défendre son texte devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Jeudi, syndicats, étudiants et lycéens manifesteront à nouveau.