Dans un entretien publié ce dimanche par Le Parisien/Aujourd’hui en France, le président de l’Institut du monde arabe se dit choqué par la récente attaque de Martine Aubry contre l’exécutif. "C’est comme un coup de poignard dans le dos", confie l’ancien ministre socialiste de la Culture.
"Sa philippique me choque, c’est comme un coup de poignard dans le dos !", affirme d’emblée Jack Lang dans un entretien exclusif pour Le Parisien/Aujourd’hui en France. "Dans le dos de la gauche en général, qui se trouve mise en miettes par cette violence inhabituelle entre camarades", précise-t-il.
"Sur le fond, je partage certaines de ses réserves, mais je ne peux accepter la violence contre les dirigeants de l’Etat", assure l’ancien ministre en référence à la tribune publiée par Martine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et plusieurs personnalités de gauche. La tribune en question remettait en question les démarches de l’exécutif pour aider les entreprises dans le cadre du pacte de responsabilité. Ils reprochent également à l’exécutif le "désolant débat sur la déchéance de nationalité" et le projet de loi sur le travail de Myriam El Khomri.
Selon lui, Martine Aubry a eu tort d’attaquer ainsi, "avec hargne". Jack Lang dénonce des reproches "sans réserve avec des mots durs et, de l’autre, une absence totale de vision, de projet, de propositions". "Quand on publie un texte aussi brutal, on a le devoir de l’accompagner d’un projet", lance-t-il. "Qu’une personnalité de talent, qui exerce des responsabilités, se livre à un tel jeu de massacre réduit la politique à une foire d’empoigne", se désole-t-il.
Jack Lang estime en outre que le "Parti socialiste est en danger". "Il y a une sorte de suicide collectif", prévient-il. Pour en finir avec situation, "il faut que le président de la République, avant l’élection présidentielle, agisse, avance, bâtisse, transforme. Il lui appartient plus que jamais de donner le cap", avance-t-il.
Pour autant, malgré les erreurs, "François Hollande conduit une politique internationale forte. La France est au premier rang contre Daech et contre le terrorisme. On n’a pas le droit de dire qu’il affaiblit la France !", clame-t-il pour montrer son soutien au président de la République.