Le Premier ministre Manuel Valls a répondu à la maire de Lille Martine Aubry qui a durement critiqué sa politique dans une tribune publiée dans Le Monde. "Je n’écris pas des tribunes de proclamation", a-t-il commenté.
Le Premier ministre Manuel Valls voit dans la tribune cosignée notamment par la maire de Lille Martine Aubry et Daniel Cohn-Bendit une "remise en cause générale, globale" de la politique qu’il mène depuis son arrivée à Matignon. Cette déclaration comporte un seul avantage, selon lui : "cela oblige tout le monde à assumer".
À propos du projet de loi porté par la ministre du Travail Myriam El Khomri, qui suscite de vives critiques à gauche et chez les syndicats, Manuel Valls a rétorqué que c’est le président de la République François Hollande qui a décidé de ces arbitrages et qu’il n’était "un pousse-au-crime". Revenir en arrière serait dommageable non seulement pour le chef de l’État et pour lui-même, mais aussi pour la France.
Intitulée "Sortir de l’impasse", la tribune cosignée par Martine Aubry s’est voulue alarmante : "Ce n’est plus simplement l’échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés", déplorent les auteurs.
Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement, s’est montré, lui aussi, très acerbe envers Martine Aubry qui a commis "une faute politique", selon lui. Je ne comprends pas qu’on profite de ces moments difficiles pour jouer finalement contre son camp", a-t-il regretté.
"Est-ce que dans le Nord-Pas-de-Calais, les choses ont été si bien pour qu’on puisse venir nous donner des leçons ? Est-ce que ça va si bien dans le Parti socialiste du Nord ? Il faudrait un peu plus d’humilité et un peu plus de collectif", a-t-il lancé à l’endroit de Martine Aubry.