L’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour le financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. "Je n’en savais rien. Je n’en sais rien", a-t-il clamé tout au long de l’audition.
L’Express a révélé le contenu du "face à face" entre l’ancien chef d’Etat et le juge d’instruction Serge Tournaire intervenu mardi et à l’issue duquel Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour "financement illégal de campagne électorale" et placé sous le statut de témoin assisté dans le volet usage de faux, escroquerie et abus de confiance. L’audition a duré plus de onze heures.
Nicolas Sarkozy assure n’avoir jamais su qu’un vaste système de fausses factures avait été mis en place pour cacher l’explosion du plafond légal de ses dépenses de campagne. "Je n’en savais rien. Je n’en sais rien. J’ai signé le compte de campagne ce qui implique ma responsabilité administrative, mais pas ma responsabilité pénale", aurait-il déclaré mardi lors de son audition. Signer le compte de campagne, "ça ne signifie en aucun cas valider des fausses conventions à l’UMP ou des fausses factures entre l’UMP et Event ou l’absence de factures dans mon compte de campagne", aurait insisté l’ancien chef de l’Etat.
Selon lui, aucun "indicateur" ne pouvait lui permettre de comprendre qu’une fraude estimée à 22 millions d’euros avait été mise en place. Tout au long de cette journée, Nicolas Sarkozy l’a martelé : il s’estime victime des dirigeants de Bygmalion, et de sa filiale, qui se seraient, selon lui, personnellement enrichis. "Le chiffre d’affaires d’Event passe de 4 millions en 2011 à 20 millions en 2012. La distribution de bénéfices en 2013, ils ne se sont pas gênés", a-t-il jugé.
A ses yeux, les responsables ne sont autre que Franck Attal, le dirigeant d’Event et Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne et proche de Jean-François Copé. Une thèse qui n’aurait visiblement pas convaincu le juge d’instruction.
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