Laurent Fabius, fraîchement nommé à la tête du Conseil constitutionnel, entendait initialement conserver la présidence de la Cop 21 jusqu’en novembre prochain. Mais il a renoncé à ce poste pour faire taire les polémiques créées par sa volonté de cumuler les deux présidences.
Lundi soir, Laurent Fabius s’est incliné et a renoncé à la présidence de la Cop21 qu’il avait espérée conserver malgré ses nouvelles fonctions de président du Conseil constitutionnel. Le ton de la lettre qu’il a écrite au président de la République ne dissimule ni son agacement ni son sentiment d’injustice. "Vous m’avez fait l’honneur de me pressentir pour présider le Conseil constitutionnel et je vous en remercie vivement. A mon sens, il n’existe pas d’incompatibilité avec la présidence de la dernière phase de la Cop 21. Pour autant, compte tenu du début de polémique interne sur ce sujet, je juge ¬préférable de vous remettre mon mandat de président de la Cop", a-t-il écrit dans son courrier, dont l’AFP a eu copie.
Problème de compatibilité des deux postes
La ministre de l’Environnement Ségolène Royal, qui a vu son portefeuille élargi la semaine dernière aux "Relations internationales sur le climat", avait estimé vendredi qu’il fallait "clarifier les règles du jeu" concernant le double rôle auquel Laurent Fabius aspirait. Elle ppurrait d’ailleurs reprendre le flambeau. Lundi, un autre membre du gouvernement, le secrétaire d’Etat à la recherche Thierry Mandon, avait jugé "inimaginable" que Laurent Fabius puisse présider simultanément la Cop21 et le Conseil constitutionnel. Sur Europe 1, Jean-Louis Debré, qui dirige le Conseil constitutionnel depuis 2007, s’interrogeait sur le cumul des fonctions souhaité par son successeur, estimant que cela créait une "situation extrêmement inconfortable" pour les autres membres.
Le nouveau président accompagnera la mise en œuvre de l’accord historique
"Profondément attaché à cette grande cause (du climat, NDLR), j’espère que la mise en oeuvre de l’accord historique de Paris connaîtra le même succès que son adoption", conclut dans sa lettre Laurent Fabius, qui avait été élu le 30 novembre 2015 à la conférence climat du Bourget, par acclamation des délégués de 195 pays. La France doit passer le relais au Maroc en novembre pour la Cop22 de Marrakech, qui doit commencer à concrétiser les grands principes de l’accord mondial contre le réchauffement planétaire, obtenu à Paris sous égide de l’ONU. Le président de la Cop 21 aura pour mission d’accompagner la mise en application de ce pacte.
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