Nouvellement nommée au ministère du Logement et de l’Habitat social, l’écologiste Emmanuelle Cosse est fortement critiquée par de nombreuses personnalités d’Europe Ecologie-Les Verts de renier ses opinions notamment sur les dossiers de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, en entrant dans le nouveau gouvernement Valls. La ministre s’est expliquée et assure qu’il n’y a eu aucun marchandage.
Emmanuelle Cosse, nommée au ministère du Logement et de l’Habitat social, signe le grand retour des écologistes au gouvernement. Mais cette nomination n’est pas facile à assumer, d’autant qu’elle a été l’une des premières opposantes de l’exécutif. Elle a par exemple milité jusqu’à ces dernières heures pour l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame des Landes, porté par le gouvernement. Elle n’a cessé de dénoncer la politique de Manuel Valls, notamment dans le débat sur la déchéance de nationalité. Elle a également fustigé ceux qui semblaient négocier avec l’exécutif pour obtenir un poste.
Accusée d’avoir "trahi ses convictions" par de nombreuses personnalités de d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Emmanuelle Cosse a défendu ce vendredi son entrée au gouvernement, sur France Inter. "J’ai pris cette décision en conscience, j’ai mesuré ma responsabilité. J’ai été secrétaire nationale d’un parti que j’aime, que je défends, dont j’ai porté les idées et, à un moment, je crois que les écologistes doivent être utiles dans l’action, ils doivent être là où se font les arbitrages", a déclaré Emmanuelle Cosse. "Beaucoup de gens regrettent qu’il n’y ait pas d’écologie dans ce pays et qu’elle ne pèse pas assez. C’est pour ça que j’ai répondu à cette demande", a poursuivi la nouvelle ministre, qui s’est "mise en retrait du parti".
Dans sa lancée, l’ex-secrétaire nationale d’EELV a assuré que son entrée dans ce nouveau gouvernement s’est faite "sans aucun marchandage". "A un moment, François Hollande m’a appelée, m’a dit qu’il voulait des écologistes dans ce gouvernement, qu’il connaissait mes positions, celles de mon parti, nos différends, y compris sur un sujet comme Notre-Dame-des Landes", a-t-elle expliqué. François Hollande, qui lui aussi a nié avoir cédé à un "chantage", a annoncé jeudi l’organisation d’un référendum local sur le projet controversé d’aéroport.
Enfin, concernant l’idée d’une primaire à gauche en vue de l’élection présidentielle de 2017, Emmanuelle Cosse a réaffirmé qu’elle était "favorable". Elle estime que l’écologiste Nicolas Hulot ferait "un très bon candidat". "Je ne crois pas que François Hollande ait fait appel à moi uniquement pour que je me taise", a conclu la nouvelle ministre.
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