Laurent Fabius, qui est sur le point de quitter le Quai d’Orsay, a pointé du doigt la complicité de la Russie et de l’Iran avec le régime de Bachar al-Assad et l’ambiguïté des États-Unis.
Laurent Fabius a interpellé au sujet de la Syrie une dernière fois avant de quitter le ministère des Affaires étrangères, rapporte BFMTV. Il a dénoncé hier soir la politique de la Russie et de l’Iran, complices, selon lui, des exactions du régime de Bachar al-Assad, et de l’attitude ambiguë et le manque d’engagement des États-Unis.
"Il y a à la fois une brutalité effrayante du régime de Bachar al-Assad, j’appelle les responsables par leur nom : il y a une complicité de la part de la Russie et de l’Iran", a-t-il dit sans ambages à l’Assemblée nationale, en demandant de nouveau l’arrêt des frappes en Syrie, où le régime de Bachar al-Assad et son allié russe mènent une offensive meurtrière dans le Nord.
Laurent Fabius, qui assure avoir servi avec fierté la diplomatie française, a également dénoncé un certain nombre d’ambiguïtés de la part de "toute une série de partenaires", qu’il n’a toutefois pas nommés. Cependant, avant son intervention, devant les journalistes, il était plus direct : "Je ne vais pas redire ce que j’ai souvent dit, en particulier sur le principal pilote de la coalition, les États-Unis, et d’autres aussi. Mais on n’a pas le sentiment que ce soit un engagement très fort", a-t-il dit.
"Évidemment, comme les Russes et les Iraniens sentent ça, ils ont compris. Et Bachar al-Assad s’est refait de la force", a encore déclaré Laurent Fabius pour qui une solution politique en Syrie passe par le départ du président syrien.
Les États-Unis dirigent la coalition composée d’une soixantaine de pays contre les djihadistes de Daesh en Irak et en Syrie. Mais la France, très engagée au côté de l’opposition modérée au régime du président syrien Bachar al-Assad, juge depuis des semaines que Washington se montre trop conciliant avec Moscou qui soutient militairement Damas.