Invitée dans Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Cécile Duflot a sévèrement critiqué le Premier ministre. La co-présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale a maintenu ses propos sur le régime de Vichy et a accusé Manuel Valls de les avoir falsifiés.
Rappel des faits : un parallèle entre le régime de Vichy et la mesure de déchéance de nationalité
Vendredi, lors des débats sur la déchéance de nationalité, la co-présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale a lancé que le régime de Vichy était le "dernier régime à avoir massivement utilisé la déchéance de nationalité". Ses propos ont fait jaser les députés PS et le Premier ministre l’a recadrée. "Vichy ce n’est pas la République", a retorqué Manuel Valls. "C’est une part de la France, mais ce n’est pas la République. Vous disiez qu’il fallait sortir des approximations et des caricatures, je vous demande seulement, (...) de ne pas associer la démarche et volonté du gouvernement et de quiconque dans cette assemblée avec cette période que personne ne peut supporter.", a-t-il poursuivi.
Si le paralèlle de Cécile Duflot a déclenché des huées à l’Assemblée Nationale, la réponse de Manuel Valls a été accueillie par des applaudissements.
La réaction de Cécile Duflot
Dimanche 7 février dans Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Cécile Duflot a déclaré que "Non seulement mes propos sont le reflet exact de ma pensée, mais je les maintiens". Elle a alors martelé "Je n’ai pas invoqué Vichy j’ai rappelé l’histoire". "Manuel Valls a falsifié mes propos. Il l’a fait volontairement pour laisser planer le doute. C’est indigne. S’il l’a fait c’est parce qu’il était embarrassé.", a-t-elle déploré.
Pour l’ancienne ministre du logement, "Il y a un piège dans lequel Manuel Valls est tombé, c’est celui de surjouer l’autorité.". Toutefois, elle a affirmé ne pas être impressionnée par le chef du gouvernement et "ses bouledogues aboyeurs".
Le projet de loi sur le déchéance de nationalité à l’Assemblée Nationale
Les députés voteront sur ce projet de loi constitutionnelle le 10 février. Une loi que Cécile Duflot qualifie "de manipulation et de joute tactique avec l’opposition". Cette "réforme enlève des libertés.", indique-t-elle.
Dans l’article 34 de la Constitution, le gouvernement souhaite évoquer la nationalité "y compris les conditions dans lesquelles une personne peut être déchue de la nationalité française ou des droits attachés à celle-ci lorsqu’elle est condamnée pour un crime ou un délit constituant une atteinte grave à la vie de la Nation".