Attentats à Paris : Manuel Valls évoque une "remise en cause" de Schengen

"L’Union européenne doit prendre ses responsabilités en matière de contrôle aux frontières, faute de quoi c’est tout le système Schengen qui sera remis en cause", a clamé le premier ministre Manuel Valls lors de son passage au journal télévisé de France 2. "La menace est encore là", affirme-t-il bien qu’Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attentats de Paris, ait été tué mercredi lors de l’assaut à Seine-Saint-Denis. Manuel Valls admet par ailleurs que les services de renseignements "ne savent pas" comment il a pu quitter la Syrie pour venir en France.

C’est dans ce sens que le chef du gouvernement a évoqué la remise en cause de l’espace Schengen. "Pourquoi malgré un mandat d’arrêt international délivré par la Belgique contre lui, il est parvenu à passer les frontières", s’est-il questionné. Il n’y a "pas de frontière hermétique" et "pas de risque zéro", a-t-il affirmé. Aussi, l’Europe doit prendre ses responsabilités. Manuel Valls a en outre souligné que certains des auteurs des attentats avaient "profité de la crise des réfugiés" pour perpétrer leurs attaques.

Le Premier ministre a par ailleurs tenu à évoquer l’avancée de l’enquête, notamment dans les milieux islamistes. "157 personnes ont été assignées à résidence depuis vendredi" et "600 perquisitions" ont été menées, a-t-il indiqué. Manuel Valls s’est également voulu très prudent sur le fait de savoir "si des groupes, des individus, qui sont directement liés à l’attaque de vendredi soir sur Paris, sur Saint Denis" étaient encore actifs. "La menace est toujours présente et va être longue et permanente", martèle-t-il.

Enfin, Manuel Valls a défendu les avancées de la loi prolongeant et renforçant l’état d’urgence, préparée par le gouvernement à la suite des attentats. Selon lui, celle-ci pourra être promulguée "avant la fin de la semaine" si le Sénat donne son feu vert comme attendu ce vendredi.