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Après le discours de François Hollande devant le congrès, les députés et sénateurs, de droite comme de gauche, ont donné leur avis. La révision de la Constitution fait polémique.
François Hollande était massivement applaudi lundi devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles. Son discours a suscité l’enthousiasme de nombreux parlementaires de gauche, mais n’a pas déclenché l’unanimité attendue de tous les membres de l’opposition. Certaines critiques ont fusé, notamment sur le projet de révision de la Constitution annoncé par le président de la République.
Au Parti socialiste, la grande majorité des élus ont salué un discours fort du chef de l’Etat, "à la hauteur de la situation". Jean-Marc Ayrault, ancien premier ministre et député de Loire-Atlantique l’affirmé : "François Hollande a tenu un discours à la hauteur de l’Histoire. C’était un grand discours à la Nation". Frédérique Espagnac, sénatrice des Pyrénées-Atlantiques affirme également "un discours fort sur la sécurité, sans rien lâcher sur les valeurs de la République". "C’était un discours fort, déterminé et rassembleur" confie de son côté la ministre du travail Myriam El Khomri.
Le chef de file des députés Les Républicains, Christian Jacob, a répondu à François Hollande en déclarant que "rien à ce stade ne semble justifier une révision de la Constitution, après les attentats de Paris. Notre Constitution offre tous les outils juridiques pour faire face", a-t-il déclaré, depuis la tribune du Congrès à Versailles, après le discours du chef de l’État. Même son de cloche pour Christian Estrosi, député-maire Les Républicains de Nice. Dans un communiqué, Christian Estrosi a jugé que "ce n’est pas la modification constitutionnelle floue qui a été annoncée, la saisine du Conseil d’Etat qui vont permettre d’éradiquer l’ennemi de l’intérieur au plus vite". "J’attendais plus de mesures concrètes et immédiates que le président de la République aurait pu annoncer avec une vraie législation d’exception car on ne fait pas la guerre avec une législation de paix", a-t-il ajouté.
Benoist Apparu, député LR de la Marne s’est dit quant à lui "satisfait" en ce qui concerne les mesures de sécurité intérieure. Il estime en outre que "la déchéance de nationalité est surtout symbolique". "Je reste sur ma faim sur le reste", confie-t-il. "Nous n’abattrons Daech que sur les sols syrien et irakien. Nous pouvons toujours mieux protéger les Français, mais il faut traiter le problème à la source et, pour cela, nous devrons en passer par un deal avec Bachar Al-Assad", affirme-t-il.
Marien Le Pen, présidente du Front national, a quant à elle salué de "bonnes inflexions" sur "l’évolution de nos rapports diplomatiques avec la Russie, la déchéance de nationalité, la reconstitution des effectifs de police et de gendarmerie et le gel (des réductions) d’effectifs militaires". Mais, selon la leader du Front national, celles-ci ont été "ternies par d’autres lacunes énormes", concernant notamment, les "frontières européennes" et non nationales, le "combat contre l’islamisme", ou encore "sur le nettoyage indispensable des caves et des banlieues gangrenées par tous les trafics".
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