Impliqué dans l’affaire Air cocaïne, l’eurodéputé FN Aymeric Chauprade a annoncé qu’il quitte le Front national se sentant "trahi" par la présidente du parti Marine Le Pen.
Invité sur le plateau d’ITélé, Aymeric Chauprade, eurodéputé FN et peroche de Marion Maréchal-Le Pen, a annoncé qu’il quitte le parti de "Florian Philippot et de Marine Le Pen". Une décision prise à trois semaines des élections régionales suite à ses désaccords profonds avec la présidente du parti. "Le Front national est devenu un étouffoir. On ne peut pas penser au FN", a-t-il lancé.
Aymeric Chauprade a déclaré ne plus se reconnaître dans la ligne prônée par les "co-dirigeants" du Front national. Il s’estime victime d’une "trahison" de la part de Marine Le Pen, à qui il reproche notamment la mise à l’écart de son père, Jean-Marie Le Pen. "Comment ne pas penser que ceux qui trahissent à la fois leurs proches et ceux auxquels ils doivent tout ne trahiront pas un jour le peuple lui-même ?".
A ses yeux, Marine Le Pen "s’est laissée piéger dans un chantage avec Philippot", qui "lui a expliqué, dès le début, qu’il était la dédiabolisation en personne (…) Elle a finalement accepté de perdre sa liberté et de fonctionner dans ce pouvoir bicéphale". Tenant d’une ligne libérale sur les questions économiques, il a déploré que la direction du FN se base selon lui sur le "vieux modèle suranné socialiste et étatiste des Trente Glorieuses".
Exposé médiatiquement depuis le rôle qu’il a joué dans l’exfiltration des deux pilotes poursuivis en République dominicaine dans l’affaire Air Cocaïne, l’eurodéputé reconnaît que cette affaire a été un facteur déclencheur de son départ du Front national. "Pour Florian Philippot et Marine Le Pen, le risque d’image est plus important que l’engagement pour des valeurs comme la solidarité vis-à-vis de compatriotes confrontés à un vrai déni de justice", confie-t-il.