Son "implication" dans les affaires Bettencourt avait fait la Une de la presse. Jeudi, Eric Woerth a été relaxé par le tribunal correctionnel de Bordeaux dans le volet "trafic d’influence". Il partage ses ressentiments dans une interview pour Figaro.
Après sa relaxe prononcée jeudi 28 mai par le tribunal correctionnel de Bordeaux dans les deux dossiers de l’affaire Bettencourt où il a été impliqué, l’ancien ministre UMP n’a pas tardé à réagir. D’abord dans un message publié sur sa page Facebook, où il s’est réjoui que le tribunal "mette un terme à 5 ans d’accusations malveillantes et mensongères" contre lui, estimant qu’il avait "retrouvé pleinement son honneur".
Dans un entretien pour Le Figaro, Eric Woerth revient sur cette période délicate de sa vie politique. S’il n’est pas dans un esprit de revanche contre ses détracteurs, il déplore néanmoins les comportements de ces derniers notamment "Martine Aubry qui a eu des mots très durs pour mon épouse", mais également "Jean-Marc Ayrault, Christian Eckert, Claude Bartolone, Corinne Lepage ou Ségolène Royal qui osait dire que j’étais le ’pouvoir corrompu".
Il aimerait ainsi que tous ceux qui l’ont accusé reconnaissent aujourd’hui qu’ils sont allés trop loin dans leurs déclarations. "Ces gens-là ne cessent de faire profession d’humanisme et piétinent sans vergogne l’honneur des autres. La petite politique doit s’arrêter là où commencent les droits fondamentaux des citoyens", lance-t-il.
Eric Woerth déclare également que la société Française a bien changé. "Naguère, ceux qui étaient considérés comme des héros étaient ceux qui résistaient. Aujourd’hui, les héros sont les accusateurs publics". Plus largement, il estime que "la France est devenue un incubateur de malveillance, tendance que la société ultramédiatique accentue. La multiplication des canaux d’information nourrit cette malveillance. Il est très dur de s’en sortir lorsque vous êtes dans la position de l’accusé".
Tout au cœur de ce cyclone judiciaire, l’ancien ministre du Budget était selon lui "dans un tourbillon, ce que vous dites pour vous défendre est inaudible". Il ajoute en outre "ce qui est simpliste est plus aisé à comprendre que ce qui est compliqué. Dans ces conditions, votre honneur est vite fauché. Nous vivons, d’une certaine façon, dans une société liberticide où la présomption d’innocence n’existe pas".
Dans tous les cas cette relaxe replace Eric Woerth parmi les hommes forts de l’UMP et surtout parmi ceux qui peuvent jouer un rôle avant et après 2017. "Le 3 juin, je sors un livre intitulé Quelle politique économique pour redresser la France et je vais pouvoir basculer vers un engagement républicain", annonce le député-maire UMP de Chantilly.