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Najat Vallaud-Belkacem a défendu dimanche sa réforme du collège critiquée à droite comme à gauche. La réforme, "doit entrer en vigueur, c’est nécessaire, indispensable et urgent", avance-telle.
La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem était l’invitée dimanche du Grand Rendez-vous iTele en partenariat avec Le Monde et Europe 1. L’occasion de s’exprimer et de défendre sa réforme du collège. Elle a particulièrement fustigé l’opposition qu’elle accuse de de "manipulations" et de "malhonnêteté intellectuelle". La ministre estime que la droite pratique de la désinformation contre la réforme du collège.
Tout au long de l’interview, la ministre a lancé des piques à ses détracteurs. "Un certain nombre de responsables politiques qui s’expriment contre la réforme, je pense à François Bayrou par exemple, ont été très généreux avec les tiroirs, beaucoup moins généreux avec l’avenir de nos enfants", lâche-t-elle. La ministre regrette aussi la tournure que prend les débats : "je trouve que l’école est un sujet tellement sérieux, tellement grave, qu’on n’a pas le droit à se laisser aller à des débats faits de rumeurs et de contre-vérités", assure-t-elle.
Najat Vallaud-Belkacem s’en est aussi prise à Nicolas Sarkozy qui avait pointé en meeting sa "médiocrité". "Sur ces ujets d’éducation, il est totalement démonétisé (...) A chaque fois que Nicolas Sarkozy prend la parole, il abaisse le niveau du débat dans ce pays", assure la ministre de l’Éducation. Alors que l’ancien président de la République a qualifié samedi son successeur de "poids mort pour la France", elle réplique : "S’il y a un poids mort, c’est celui du bilan qu’il a laissé. Nous sommes encore en train de mener les réformes pour redresser la France".
La ministre de l’Education nationale a toutefois reconnu qu’il pouvait y avoir des "des défauts dans les projets actuels du conseil supérieur des programmes". Les "ambiguïtés doivent être levées", dit-elle, sur le point des parties facultatives du programme d’histoire. Dans tous les cas, Najat Vallaud-Belkacem a rappelé que la réforme avait été validée en avril par le conseil supérieur de l’éducation. Elle doit "entrer en vigueur - c’est nécessaire, c’est indispensable et c’est urgent - à la rentrée 2016 comme cela a toujours été prévu, telle quelle", a-t-elle insisté.
Le soutien de Manuel Valls
Le même jour, Manuel Valls a signé une tribune dans Libération, rappelant son entier soutien à sa ministre. "La réforme du collège en est une nouvelle étape. Elle est portée avec courage et sens du dialogue par Najat Vallaud-Belkacem, première femme ministre de l’Éducation nationale. Elle sait de quoi elle parle - pour en être un exemple - quand elle défend une école moteur de l’ascension sociale", écrit-il à propos de sa ministre qui a également reçu le soutien de François Hollande et de la gauche parlementaire.
La réforme prévoit notamment l’enseignement d’une langue vivante à partir de la 5ème et la disparition des classes européennes et bilingues. Parallèlement à la réforme du collège, le gouvernement mène la réforme des programmes, vivement décriée également, qui doit faire l’objet d’une consultation auprès des 800 000 enseignants concernés. La ministre de l’Education a notamment indiqué que la discussion était ouverte concernant la refonte des programmes.