Le Sénat a établi trois jours de carence en cas d’arrêt maladie pour les fonctionnaires. Une mesure qui pourrait être retoquée à l’Assemblée nationale.
Le Sénat qui examine le projet de loi Macron sur la modernisation de l’économie a voté, dans la nuit du mercredi 6 mai à jeudi 7 mai, trois jours de carence maladie pour les fonctionnaires et ce contre l’avis du gouvernement. Une mesure qui a de fortes chances d’être retoquée à l’Assemblée nationale où la gauche est majoritaire.
Le débat avait été vif dans la fonction publique en 2012, avec l’instauration d’un jour de carence, et sa suppression par la loi de finances 2014. Dans les hôpitaux ce jour de carence avait contribué à faire baisser le taux d’absentéisme de 3 à 7%. Quant aux arrêts de maladie d’une journée, ils avaient chuté de 40% dans les hôpitaux et de 43% dans la fonction publique territoriale.
L’auteur de l’amendement instituant cette mesure, Roger Karoutchi (UMP), estime que l’instauration du jour de carence en 2011 avait pour objectif "de faire converger les règles applicables dans le secteur privé et le secteur public". Cette mesure, selon lui, "a contribué à améliorer la performance du service public et a permis de réaliser 60 millions d’euros d’économie pour sa première année d’application. L’instauration de trois jours de carence pourrait donc permettre a minima la réalisation de 180 millions d’euros d’économies".
Emmanuel Macron estime quant à lui que "deux tiers des salariés du privé ne perdent pas en rémunération, grâce à des conventions collectives protectrices". Selon lui, "l’argument de l’injustice entre privé et public ne tient pas".