CHAMUSSY/SIPA
Selon Mediapart, le président d’honneur du FN Jean-Marie Le Pen cacherait près de 2,2 millions d’euros sur un compte bancaire en Suisse.
D’après le site d’information Mediapart, repris par l’agence Reuters, Jean-Marie Le Pen détiendrait un compte bancaire caché en Suisse. Concrètement, le président d’honneur du Front national aurait placé de l’argent en Suisse par le biais d’un trust (société de gestion patrimoniale). Ce trust est géré par Gérald Gérin, l’un de ses proches collaborateurs et trésorier de son association de financement Cotelec, révèle Mediapart lundi.
Un compte largement approvisionné
Le fondateur du Front national aurait déposé 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million en lingots et pièces d’or, à la banque HSBC à Genève. Il l’aurait ensuite transféré, en 2014, à la Compagnie bancaire helvétique (CBH) aux Bahamas, précise le site d’informations. C’est le service antiblanchiment Tracfin qui aurait découvert l’existence de ce pactole et aurait communiqué l’information au parquet de Nanterre dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte depuis fin 2013 sur le patrimoine du président d’honneur du FN et qui s’intéresse à un enrichissement personnel évalué à 1,1 million d’euros entre 2004 et 2009.
Des explications attendues de la part de M. Le Pen
Ni Jean-Marie Le Pen ni son entourage n’ont répondu aux sollicitations de l’AFP et de Reuters. De son côté, Gérald Gérin a nié auprès de Mediaprt être l’ayant-droit du compte. Il a également indiqué qu’il allait "demander des explications" au fondateur du parti. Florian Philippot, vice-président du FN, a affirmé sur i-télé que c’était au président d’honneur du FN de donner des "éclairages". "C’est une affaire personnelle qui le concerne", estime-t-il.
"La politique de la maison, c’est de ne pas commenter ce genre de rumeurs et informations", a pour sa part répondu la CBH à l’AFP. Quant à HSBC, elle n’a pas souhaité faire de commentaire.
Mediapart assure que des poursuites pourraient être engagées contre Jean-Marie Le Pen pour transmission d’une fausse déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, voire pour fraude fiscale. Les deux accusations pourraient d’ailleurs être retenues en même temps contre le président d’honneur du FN.